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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

jeudi 12 juillet 2007

Une expo rouge sang

Courrier international

Théâtre Faits divers et trafic de drogue nourrissent l’œuvre du jeune dramaturge Alejandro Román. Sa dernière pièce, intitulée MasterCard, raconte les trahisons de quatre trafiquants. Román s’est inspiré de crimes réels. dans le quotidien El Universal. “Le théâtre est le reflet de la société, c’est un espace de réflexion pour ne pas répéter l’Histoire. Cela semble banal de le dire, mais il faut bien que quelqu’un raconte ces histoires. Au final, le public peut décider de changer le cours des choses ou non”, raconte-t-il

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Une expo rouge sang Pour alerter l’opinion sur la violence de la société, l’artiste Rosa María Robles a exposé des vêtements récupérés sur des victimes des cartels. La police a peu apprécié et la justice les a confisqués.

Des personnes torturées, mutilées ou égorgées, enveloppées dans de vieux vêtements. Cette actualité terrifiante, devenue le lot quotidien des Mexicains, est depuis le 24 mai mise en scène par la plasticienne Rosa María Robles, qui expose des œuvres dans la ville de Culiacán [Etat de Sinaloa, dans le nord-ouest du pays] pour montrer à quel point cette violence traduit une emprise grandissante de la narcoculture sur le Mexique. Intitulée “Navajas” [Couteaux], l’exposition “parle, selon l’artiste, de la déshumanisation, de la violence, du pouvoir que nous avons accordé à l’argent, de la décadence de la société. C’est une réflexion en profondeur sur une narcoculture de plus en plus envahissante, qui impose ses codes de pouvoir à tous les niveaux de notre société si mal en point.”


L’installation originale a dû être modifiée, car sa créatrice avait utilisé des vêtements ensanglantés provenant de scènes de crimes réels. Ces vêtements sont actuellement en possession du bureau du procureur général de la république [PGR, équivalent du ministère de la Justice] de Sinaloa. Et, si l’artiste ne dit pas comment elle a obtenu de tels vêtements, elle assure qu’au Mexique la police n’enquête pas sur tous les assassinats et qu’elle ne conserve pas toutes les pièces à conviction après un crime. L’intention de Rosa María Robles n’était pas de provoquer, mais d’attirer l’attention sur les effets de l’insécurité au Mexique. “Nous sommes arrivés à un tel degré de décadence que nous nous accommodons de la violence que nous vivons quotidiennement, fait-elle valoir. Parfois, on râle, on essaie de se secouer, mais énormément de gens réagissent en disant : ‘Pourquoi s’engager ? Il vaut mieux ne pas y penser ; de toute façon, rien ne peut changer’.”


Mme Robles explique que les vêtements saisis par la justice faisaient partie de l’œuvre intitulée Tapis rouge, une installation dans laquelle elle avait placé des miroirs face aux vêtements ensanglantés et où, par conséquent, les spectateurs se reflétaient. “Ils étaient très touchés, parce qu’ils se rendaient compte que l’œuvre, c’était eux-mêmes, explique l’artiste. Voilà ce qui m’intéresse, amener les gens à réfléchir sur la violence. C’est pour ça que je voudrais qu’on n’en reste pas au sensationnalisme.”


Elle souligne cependant que la pièce essentielle de l’exposition n’est pas pour elle Tapis rouge, mais plutôt celle intitulée Table dressée avec nappe et coupe de fruits. La nappe est faite de coupures d’articles de journaux concernant des faits sanglants survenus à Culiacán. “Pendant des mois, j’ai rassemblé des brèves sur des assassinats, des exécutions, note l’artiste. C’est une horreur et nous vivons avec.”


Formée à l’Ecole des arts et métiers de l’Université autonome de Sinaloa et à l’Ecole nationale de peinture, de sculpture et de gravure de Mexico, Rosa María Robles affirme ne pas avoir eu de contact avec les familles des victimes pour obtenir les vêtements. “Mais je ne vais pas vous dire comment je les ai obtenus tant qu’il n’aura pas été reconnu officiellement qu’ils sont authentiques. Tout indique que c’est le cas, mais je ne veux pas m’avancer.”

On n’avait pas vu tant de monde à une exposition depuis longtemps



Rosa María Robles se doutait bien que son travail ne passerait pas inaperçu, mais elle ne pensait pas que ce serait à cause du thème des exécutions [ce terme désigne les règlements de comptes entre bandes]. Elle soutient que la polémique a été déclenchée par la presse, qui a mis en avant l’intérêt politique de ces œuvres. Avant même que les journalistes ne s’en emparent, “l’exposition, dès le 24 mai [date du vernissage], avait trouvé son public, elle avait touché la société, ce qui était le but. Feuilletez donc le livre d’or. Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu tant de monde à une exposition. Le bouche-à-oreille a fonctionné avant même que l’installation Tapis rouge n’ait commencé à faire parler d’elle.”


Rosa María Robles a réalisé de nombreuses expositions collectives (une soixantaine) et individuelles (une dizaine), tant au Mexique qu’à l’étranger. Elle clôt “Navajas” par un nu d’elle-même reposant sur un vêtement ensanglanté.


Fin juin, Rosa María Robles a voulu s’occuper du vide laissé par les objets que la justice a récupérés. “Et puis j’ai fini par me dire que je n’avais pas besoin de remplir ce vide, commente-t-elle. L’absence de vêtements était aussi forte, sinon plus, que ce par quoi je pourrais la remplacer. Alors, j’ai décidé de laisser les choses en l’état.”
Toutefois, dans l’un des espaces, elle a placé des vêtements à elle et, aidée d’un médecin, s’est tiré du sang d’un bras pour les tacher. Puis elle a lu ce texte : “En vertu du fait qu’il n’est pas possible légalement d’exposer des vêtements authentiques de personnes assassinées dont on a récemment retrouvé les corps dans l’Etat de Sinaloa, je laisse ici ce vêtement taché de mon propre sang pour poursuivre une réflexion sur la violence, qui ne cesse de gagner du terrain, et sur le douloureux silence que notre société lui oppose jour après jour.”

Jorge Carrasco Araizaga


Proceso

Petites conversations entre ennemis

Courrier international

Sommet Les négociations entre le cartel du Golfe et celui de Sinaloa auraient eu lieu “au cours d’une réunion dans une propriété située dans l’Etat de Tamaulipas”, révèle l’hebdomadaire Proceso. “Le jour du conclave (la première semaine de juin),il y eut un grand mouvement de voitures de luxe, à bord desquelles arrivèrentles grandes figures du narcotrafic et leurs services de sécurité respectifs.” Selon la version de Proceso, “la rencontre fut assez âpre”.

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Petites conversations entre ennemis Selon les services de renseignements américains et mexicains, les deux grands cartels négocient un cessez-le-feu. Pour mieux se partager le négoce.

DE NUEVO LAREDO


Discrètement, les cartels rivaux de Sinaloa et du Golfe ont décrété fin juin un cessez-le-feu dans au moins deux Etats du Mexique, et négocient un accord de paix qui leur permettrait de se partager les filières lucratives du narcotrafic. C’est ce qu’affirment des sources proches des services de renseignements américains et mexicains. Cette décision surprenante pourrait entraîner une nette diminution des violences. Toutefois, les autorités rappellent qu’un tel accord pourrait facilement être rompu, comme d’autres par le passé. Après la flambée de violence de ces derniers mois, les assassinats liés à la drogue semblent avoir diminué à la mi-juin. A en croire des spécialistes du trafic de stupéfiants et des gradés de la police des deux côtés de la frontière, qui ont préféré garder l’anonymat, le cessez-le-feu semble tenir. “Le fait que les violences aient éclaté de façon aussi catastrophique dans tout le pays, du Golfe au Pacifique, a fini par inquiéter les chefs des cartels, qui craignent pour l’ensemble de leurs affaires”, explique Eduardo Valle, ancien assistant du ministre de la Justice mexicain. “Pour l’instant, ce sont des gens plus calmes qui ont repris la main, ajoute-t-il. C’est un cessez-le-feu temporaire pendant que les deux camps s’efforcent de négocier un pacte durable. Mais tout ça reste au mieux fragile et ne survivra peut-être pas à long terme.” Un membre des services de renseignements américains, qui a préféré ne pas donner son nom, déclare : “L’accord n’est pas encore consolidé, mais ils agissent dans ce sens.”
“On ne peut pas ignorer le fait que les exécutions ont nettement baissé depuis quelques jours”
, constate un responsable des forces de l’ordre fédérales mexicaines, lui aussi sous le couvert de l’anonymat. “Mais nous sommes encore loin de crier victoire. En ce qui nous concerne, nous estimons qu’il n’y a rien de concret. Une chose est sûre : ces gens se haïssent salement, et les meurtres peuvent reprendre n’importe quand, n’importe où.”
Selon Alejandro Gutiérrez, auteur de Narcotráfico : el gran desafío de Calderón [Le narcotrafic, le grand défi de Calderón, éd. Temas de Hoy, Mexico, 2007], au cours des six dernières années, près de 10 000 personnes ont été tuées de toutes les façons possibles, certaines décapitées, d’autres précipitées depuis des avions. Ces assassinats ont commencé quand le cartel du Golfe a affronté celui de Sinaloa pour prendre le contrôle des axes vitaux du trafic de drogue, dont l’Interstate 35 (I-35), l’autoroute américaine qui démarre de l’autre côté de la frontière, en face de Nuevo Laredo. La plupart des victimes sont des trafiquants, des militaires et des représentants de la loi. Les chefs des deux cartels négocient un partage des zones d’influence dans les Etats clés du Nord que sont le Nuevo León et le Tamaulipas, l’un et l’autre frontaliers du Texas, dit-on dans les milieux du renseignement.
Toujours selon ces sources, dans le même temps, les Zetas, un groupe particulièrement violent et composé de déserteurs de l’armée bien entraînés, partageraient l’Etat de Tamaulipas avec leurs anciens commanditaires, le cartel du Golfe. D’autres Etats seraient ensuite inclus dans les discussions, comme le Michoacán, le Guerrero et celui de Veracruz. Les Zetas souhaitent mettre la main sur Nuevo Laredo, ville très convoitée pour son accès à l’I-35 et qui a été le théâtre de certains des affrontements les plus sanglants. D’après Valle et d’autres officiels, des membres des autorités locales, régionales et fédérales prendraient part aux négociations. “Les réajustements en cours ne touchent pas que les cartels, ils impliquent aussi certaines personnalités du gouvernement, commente Valle. C’est la seule solution pour qu’un pacte fonctionne, du fait de la corruption effrénée qui touche certains secteurs du pouvoir.”
Le cessez-le-feu serait une réaction à la campagne militaire déclenchée par le gouvernement de Calderón, qui a perturbé certaines activités des cartels, ainsi qu’à la menace d’une plus grande intervention des Etats-Unis. Il semble toutefois que la principale raison de la cessation des hostilités soit plus pragmatique. “Les cartels perdent trop d’hommes et trop d’argent, estime un responsable fédéral. Nos opérations leur ont rendu la vie plus difficile, mais pas assez pour les obliger à venir s’asseoir à la table des négociations. Tout ce que les cartels sont en train de prouver, c’est qu’ils sont capables de mettre un terme à la violence. Mais ces gens ont pris la mesure de la situation et se sont dit : ‘Eh, c’est pas bon pour les affaires. On discute et on se partage le gâteau’.”



Même les colombiens ne se sentent plus en sécurité

Fait qui ajoute encore aux tensions, les producteurs de cocaïne colombiens répugnent de plus en plus à traiter avec les cartels mexicains.

Les achats de cocaïne se réglant généralement une fois la marchandise vendue, la multiplication des saisies et des interceptions a provoqué un fléchissement des revenus pour les fournisseurs colombiens, qui se retrouvent souvent non payés, ce qu’ils n’apprécient guère. “Les Colombiens veulent voir la couleur de l’argent”, dit l’agent des renseignements américains. “Même eux ne se sentent plus en sécurité, ce qui en dit long sur la détérioration de la situation.”


D’après les services spécialisés, les négociations se dérouleraient sous la direction de Juan José Esparragoza Moreno, dit El Azul, un puissant narcotrafiquant originaire de Badiraguato, dans le Sinaloa. Il serait le chef de la Fédération, cartel dont l’organisation rappelle la Mafia, dont l’organisation repose sur les liens familiaux et pratique l’extorsion. La Fédération rassemblerait les cartels de Sinaloa, de Juárez et de Sonora. Plus qu’un narcotrafiquant, Esparragoza, dont le portrait est placardé sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI avec une récompense de 5 millions de dollars, est également connu pour ses talents de négociateur. Il y a cinq ans, Esparragoza aurait essayé en vain de parvenir à un accord avec Osiel Cárdenas, ancien chef du cartel du Golfe, extradé aux Etats-Unis en janvier. Cárdenas étant hors jeu, la Fédération, dirigée par Esparragoza, est désormais en pourparlers avec Jorge Eduardo Costilla-Sanchez, surnommé El Coss, célèbre chef du cartel du Golfe, et Heriberto Lazcano, El Verdugo [l’Exécuteur], qui commande les Zetas.


“El Azul est le seul type qui puisse traiter avec les deux camps”, dit un représentant des forces de l’ordre américaines. “C’est lui le négociateur, capable à la fois de communiquer avec El Coss, Lazcano et l’armée mexicaine.” Les discussions risquent de se heurter à de nombreux obstacles. Si elles ont avant tout pour but le partage des filières du narcotrafic au Mexique et le long de la frontière avec les Etats-Unis, les cartels sont toujours profondément divisés. Le ressentiment a été exacerbé par des haines personnelles entre des hommes qui ne se sont pas remis de la mort violente de parents et de proches. “Trop de sang a été versé, il y a encore trop de rancune”, conclut Valle.

Alfredo Corchado


The Dallas Morning News

Pas un mardi sans morts

Courrier international


Langage “Un tir dansla nuque signifie que c’est un traître ; dans l’oreille, que c’est un espion ; dans la bouche, qu’il a trop parlé, et dans le front, qu’il a été trop loin.” Tels sont les messages macabres que se lancent les trafiquants “de second rang” à travers les exécutions, relate El Mundo. Lorsqu’il s’agit “de signaler de plus gros poissons”, poursuit le quotidien madrilène, “la dernière tendance est d’utiliser Internet et les pages vidéo de YouTube”.

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A San Pedro Garza García, ville chic proche de Monterrey, vivaient tranquillement les chefs des cartels. Jusqu’au jour où tout a dégénéré. MONTERREY, NUEVO LEON (NORD-EST DU MEXIQUE)


La scène est contrastée. Sur la place principale de San Pedro Garza García, la mitrailleuse montée sur un Hummer couvre les arrières du convoi militaire. On célèbre un mariage dans la paroisse de Nuestra Señora de Guadalupe : le couple, issu de l’élite regiomontana [de Monterrey], convole dans les senteurs de 1 200 arums – l’ensemble de la décoration florale a coûté près de 3 000 dollars. Non loin des smokings et des robes longues, des silhouettes vert olive en armes sont postées sur les trottoirs ou cachées derrière les arbres. Camionnettes blindées et berlines BMW se mêlent aux véhicules militaires.
Nous ne sommes pas là pour les noces, insiste un soldat, qui explique qu’à une rue de là se trouve le siège de la police de San Pedro Garza García, attaqué il y a quelques semaines par un commando armé. Il n’empêche : une équipe de démineurs a fouillé minutieusement l’église avant que tout ce beau monde n’y pénètre. Car dans cette commune longtemps tranquille vivent au moins vingt des familles les plus riches du Mexique. Berceau de Cemex, numéro un mondial de la cimenterie, de la Femsa, première entreprise d’embouteillage d’Amérique latine, du Grupo Alfa, premier fabricant mondial de moteurs, de Vitro, deuxième producteur de vitrage de la planète, et de la Gruma, le numéro un de la tortilla, San Pedro Garza García a longtemps été surnommé “l’eldorado mexicain”. C’était le domaine des grandes familles mexicaines. Ce que l’on sait moins, c’est que les narcotrafiquants s’y sont installés, eux aussi, il y a plus de vingt ans. Désireux de faire vivre leurs familles dans un environnement tranquille et de scolariser leurs enfants dans les meilleures écoles, ils avaient, semble-t-il, conclu un pacte de non-violence. De fait, San Pedro était l’endroit idéal pour passer inaperçu

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Les maîtresses de maison ont été les premières à se rendre compte du changement de voisinage. Les nouveaux ne saluaient jamais, équipaient leurs maisons de portes électriques et ne laissaient jamais voir leur intérieur. Les soupçons se sont confirmés en août 2001, lorsqu’un trafiquant de drogue de l’Etat de Sinaloa et sa famille ont été arrêtés après s’être enfuis avec 6 millions de dollars. Pour les habitants du quartier, tous ces gens avaient l’air de venir “du Nord”, des Etats de Sinaloa, de Sonora et de Chihuahua. Et il est impossible qu’ils n’aient pas compris qui vivait là. “Nous vivons malheureusement dans une société matérialiste, et les familles de San Pedro s’intéressent beaucoup aux futurs maris de leurs filles, il faut que ce soit un bon parti”, explique Gilberto Marcos, président de la Fédération des conseils de quartier de Monterrey. “Alors, quand on voit qu’un homme a du pognon, on se dit que c’est une bonne chose, d’où la confusion.”


En 2005, l’ancien maire lui-même, affilié au Parti d’action nationale, Alejandro Páez, avait reconnu que les capos de la mafia avaient choisi cette région comme “dortoir” pour leurs familles. “Vu le niveau socio-économique de San Pedro, quelqu’un qui dépense beaucoup et a des habitudes de consommation fastueuses passe totalement inaperçu. C’est ce qui a fait l’attrait de San Pedro.” D’ailleurs, lors de l’arrestation d’un narcotrafiquant dans le quartier d’Hacienda El Rosario, Fernando Canales Clariond, qui était alors gouverneur de l’Etat, avait admis que sa fille était en classe avec celle du malfrat et qu’elles étaient amies intimes.
Il y a toujours eu des morts dans l’Etat du Nuevo León, souligne Héctor Manuel Valdez, expert criminel au ministère de la Justice du Nuevo León, mais jusque-là les meurtres étaient commis dans la banlieue de Monterrey, la capitale. Aujourd’hui, les assassinats ont lieu partout, et les journées de travail s’allongent lorsqu’il faut ramasser quelque 700 douilles chaque jour. Ses équipes stockent 300 linceuls pour les cadavres des jours prochains. San Pedro Garza García vit désormais au rythme des exécutions, qui se multiplient dans tout l’Etat. La guerre des cartels a déjà fait plus de 80 morts, dont 25 policiers et 1 député de l’Assemblée locale, sans compter une cinquantaine de disparus, parmi lesquels 2 journalistes. Selon les rapports des experts, près de 7 000 balles ont été tirées, soit l’équivalent de 250 kilos de plomb. Au cours des derniers mois, on a recensé un affrontement par semaine, et pas un seul “mardi sans mort”.



Monterrey a toujours représenté une zone stratégique



Voici l’explication de la police : le cartel du Golfe s’était installé à San Pedro Garza García et a régné longtemps sur l’Etat du Nuevo León, jusqu’à ce que “quelqu’un” y fasse entrer le cartel de Sinaloa, après l’évasion de prison de Joaquín Loera Guzmán [le 19 janvier 2001], qui a eu carte blanche pour s’y installer en échange de l’élimination de ses adversaires et de leurs Zetas [les sicaires du cartel du Golfe].

Selon un commandant de la police préventive qui quadrille la zone urbaine de Monterrey, les cartels “travaillent” au Nuevo León depuis trente ans, et il n’y avait encore jamais eu de problème. “Je ne sais pas si c’est une question de territoire ou non, mais il s’est passé quelque chose, car la situation s’est compliquée.”


“Apparemment, il y a eu une sorte de pacte entre les cartels pour la scolarisation des enfants, estime Gilberto Marcos, mais à un moment donné quelqu’un a laissé entrer un autre groupe et le massacre a commencé.” A San Pedro Garza García, il n’y avait ni vols, ni agressions, ni petit trafic de drogue, souligne l’ancien maire Mauricio Fernández. Il y avait un policier pour 1 000 habitants – contre un pour 100 000 dans la plupart des villes du pays. Puis le cartel a commencé à acheter des policiers, se souvient l’ex-édile, alors que San Pedro se targuait d’avoir la police la plus intègre du pays, une police entraînée en Israël comme les brigades américaines SWAT [équivalent du RAID ou du GIGN]. “C’est pour ça que les meurtres ont commencé. Tous les corps étaient infiltrés, et il arrivait qu’une même patrouille comprenne des policiers travaillant pour les camps opposés”, raconte Gilberto Marcos.


Ici, on ne se bat pas seulement pour le territoire, mais contre les traîtres. Et aussi pour la route, qui représente une connexion directe avec la ville de Laredo, à la frontière avec les Etats-Unis, précise Mauricio Fernández. Car, pour les cartels, Monterrey a toujours représenté une zone stratégique non seulement pour le transit, mais aussi pour le stockage de la drogue.
Le manuel d’autoprotection des citoyens de San Pedro Garza García vient d’être enrichi par l’ajout d’instructions en cas de fusillade, nous dit Gilberto Marcos. Les homicides par arme à feu sont désormais les plus courants. Il y a trois ans, c’était l’arme blanche qui prédominait. Les habitants, cependant, ne fuient pas, ils résistent. Certains, plus inquiets que d’autres, ont fait venir l’ancien maire de Palerme, qui avait mis à bas la Mafia italienne. “Il nous faut quelqu’un qui ait les tripes d’affronter les narcos avec force et détermination”, reconnaît Gilberto Marcos.

Alejandro Suverza


El Universal




Scandale ?

Courrier international

En mars dernier,les autorités mexicaines se vantaient d’avoir fait la plus grosse saisie d’argent liquide de tous les temps – 207 millions de dollars (152 millions d’euros) – au domicile de l’homme d’affaires sino-mexicain Zhenli Ye Gon, accusé de trafic de pseudo-éphédrine. Or celui-ci, actuellement en fuite, a fait dire par son avocat que les fonds étaient destinés à alimenter les caisses du PAN, le parti du président Felipe Calderón. Scandale en perspective. Pour le gouvernement, “cette accusation est ridicule”. Mais “le doute persiste”, affirme l’hebdomadaire Proceso, qui se demande dans quelle mesure les liens entre le gouvernement et la mafia de la drogue peuvent être établis.

Sept familles, sept territoires, et du rififi

Courrier international

Selon le journaliste Ricardo Ravelo, spécialiste des cartels, les trafiquants ont réussi à infiltrer toute la société mexicaine, y compris l’armée. Doté d’un grand pouvoir, surtout de corruption, et possédant de multiples visages, le narcotrafic non seulement a infiltré les hautes sphères de la politique mexicaine, mais s’est implanté, parfois de façon subtile et parfois avec une violence asservissante, dans la conscience de la société. Le trafic de stupéfiants a débordé les forces censées le combattre et envahi tous les secteurs : on trouve son empreinte dans les écoles, la police, les campagnes, l’industrie et même dans l’ultime maillon de la sécurité, l’armée, à qui le président Calderón a confié des missions politiques et policières qui dépassent les limites de ses attributions constitutionnelles. Pris entre deux feux – la nécessité de légitimer son élection et le niveau élevé de corruption et de violence liées au narcotrafic qu’il a héritées de Vicente Fox –, Felipe Calderón a été forcé de rechercher le soutien de l’armée comme aucun autre président dans l’histoire récente du pays. Dix jours après son entrée en fonctions, pressé d’obtenir une approbation sociale dont il avait un besoin urgent, il a annoncé [le 11 décembre 2006] le lancement de l’opération Michoacán. Celle-ci s’est étendue par la suite sous d’autres noms à l’ensemble du territoire. Pour atteindre son objectif, le président s’est soumis au pouvoir militaire. Calderón a non seulement revêtu l’uniforme vert olive, montrant ainsi qui prendrait la direction des opérations, mais il a accordé aux militaires un large pouvoir pour combattre la délinquance organisée (et le trafic de stupéfiants continue dans tout le Mexique malgré cela).
Pendant qu’on affinait en haut lieu les modalités du déploiement des soldats dans divers Etats, la violence engendrée par le narcotrafic s’emparait du Michoacán, la terre natale du président. Stratégique pour la plupart des cartels, cette région excite le plus leurs convoitises après le Tamaulipas [dans le Nord-Est], l’Etat frontalier le plus commode pour se livrer au trafic de stupéfiants. Par un coup du sort, Calderón doit donc gouverner avec une nouvelle carte du narcotrafic, dans laquelle son Etat natal a été transformé en abattoir par les gros bonnets de la drogue. Le cartel du Milenio [qui a commencé à opérer dans les années 1990], dirigé par les frères Valencia Cornelio, n’est pas le seul à sévir dans le Michoacán. Attirés par sa situation géographique, diverses organisations originaires des Etats de Guerrero, de Jalisco et de Sinaloa s’y retrouvent en compétition. C’est dans le Sinaloa que sont apparues les bandes qui se disputent actuellement le contrôle du pays et celui des frontières. Elles savent que celle qui dominera cette zone dictera les règles. Le Michoacán étant une porte d’entrée pour la drogue en provenance de Colombie, le cartel du Golfe [l’un des deux plus importants cartels] a voulu le mettre à sa botte en se servant de sa branche armée, Los Zetas [composée d’anciens policiers et de militaires devenus les sicaires du cartel, voir CI n° 866, du 7 juin 2007]. Joaquín “El Chapo” Guzmán, surnommé el capo consentido [le “capo gâté” – chef du second grand cartel, le cartel de Sinaloa], a lui aussi voulu se tailler un territoire dans le secteur. Et, comme cela ne lui suffisait pas, il a aussi occupé le Guerrero et le Jalisco. Il a également pris pied dans le Colima et le Nuevo León et réalisé une belle percée dans le Tamaulipas, où il a avait déclaré la guerre à Osiel Cárdenas Guillén [chef du cartel du Golfe, arrêté en mars 2003 et extradé vers les Etats-Unis en janvier 2007]. Car le Michoacán est un endroit idéal pour réceptionner les cargaisons de drogue. La majeure partie arrive par le port de Lázaro Cárdenas ou par l’une des nombreuses routes qui relient l’Etat au reste du pays.
Seigneur et maître du cartel du Golfe, ancien indicateur de la police judiciaire fédérale, Osiel Cárdenas a fait ses débuts dans le trafic de drogue à l’arrivée au pouvoir [en 1998] du gouverneur Tomás Yarrington Ruvalcaba [PRI] dans l’Etat de Tamaulipas. Les six années de Ruvalcaba ont représenté la meilleure protection dont ait jamais bénéficié un parrain pour constituer une organisation criminelle. Morceau par morceau, Osiel a construit son cartel et pris la tête de la deuxième génération de cette mafia dont les origines remontent aux années 1930 et 1940. Il s’est hissé au sommet à coups de trahisons et d’assassinats.

Malgré son emprisonnement et l’arrestation de quelques seconds couteaux, la structure initiale du cartel du Golfe, renforcée par le soutien armé des Zetas (qui ont semé la terreur dans tout le pays), n’a jamais changé. L’organisation a cependant connu une crise interne due à la déchéance de certains de ses membres qui ont fini par céder sous les effets soit de la drogue, soit des pressions et des attaques d’autres organisations plus fortes qui voulaient s’installer dans le Tamaulipas ou s’en emparer.

à Tijuana, la police sert depuis trente ans les intérêts des narcos

Tijuana [située à la frontière américano-mexicaine dans l’Etat de Basse-Californie] vit pour sa part l’époque la plus prospère de son histoire récente selon Víctor Clark Alfaro, directeur du Centro Binacional de Derechos Humanos Fronterizos [centre binational des droits de l’homme à la frontière] et observateur aussi critique qu’assidu. Et de nombreux rapports et études de société, ajoute-t-il, montrent que, si le cartel de Tijuana continue à prédominer et à se développer autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières mexicaines, c’est grâce à la loyauté historique de la police envers ses parrains. Car la police de Tijuana sert les intérêts des narcos depuis trente ans déjà. Dans un premier temps, elle a protégé les activités des Arellano [chefs du cartel de Tijuana]. Mais, aujourd’hui, la présence de plus en plus importante des cartels de Juárez et de Sinaloa sème la zizanie : certains policiers sont à la solde de l’organisation locale, d’autres à celle de ses rivales. Cela explique les règlements de comptes et la violence qui s’abat actuellement sur les forces de sécurité, qui se battent pour décrocher le marché de la protection des narcos.


Une anecdote récente vient illustrer les rapports qu’entretiennent les trafiquants et la police de Tijuana : début 2006, Iván de Jesús Rodríguez Martínez et son complice Eduardo Moreno Gutiérrez sont arrêtés par l’armée. Ils sont accusés d’être mêlés à divers enlèvements et disparitions. Pendant l’interrogatoire, Rodríguez Martínez crache le morceau : “Le cartel [de Tijuana] a acheté plusieurs membres de la police municipale.”


L’hégémonique et puissant cartel de Tijuana commence donc à avoir de la concurrence sur son territoire. La ville frontalière est le bastion le mieux tenu de l’organisation, et elle a résisté pendant de nombreuses années aux tentatives de pénétration des autres groupes. Selon Clark Alfaro, les attaques contre les hauts fonctionnaires de la police sont le fait de rivaux de la famille Arellano, comme Joaquín “El Chapo” Guzmán, qui est l’un des capos les plus importants du Mexique et dont l’organisation – le cartel de Sinaloa – a compris que la force du cartel de Tijuana réside dans la protection que lui fournit la police.

* Auteur de plusieurs livres sur la mafia mexicaine. Ce texte est un extrait de son dernier livre, Herencia maldita (L’héritage maudit), Grijalbo, juin 2007. Ricardo Ravelo*
Proceso

Les 7 familles BENJAMIN ARELLANO FÉLIX


L’un des chefs du Cartel de Tijuana. Arrêté le 9 mars 2002.



OSIEL CÁRDENAS GUILLÉN.


Chef du cartel du Golfe. Extradé aux Etats-Unis en janvier 2007.



JOAQUIN GUZMÁN LOERA dit “El Chapo”. Chef du cartel de Sinaloa, évadé en janvier 2001.

AMADO CARRILLO FUENTES


Chef légendaire du cartel de Juárez, mort en juillet 1997.



ARMANDO VALENCIA CORNELIO


Chef du cartel du Milenio. Arrêté le 15 août 2003.



ADAN AMEZCUA CONTRERAS


Un des chef du cartel de Colima, dit le “roi de la métamphétamine”.



PEDRO DÍAZ PARADA


Principal trafiquant de marijuana. Deux fois arrêté, deux fois évadé.

Une purge bien tardive

Courrier international


Mexique

Le gouvernement a d’abord fait appel à l’armée avant de destituer, fin juin, 284 cadres de la police. Un contresens, estime le quotidien de gauche du pays. Mieux vaut tard que jamais : telle est la réflexion que l’on peut se faire après la destitution de l’ensemble des responsables de la police fédérale préventive (PFP) et de l’Agence fédérale d’investigation (AFI) [un corps d’élite souvent présenté comme le “FBI mexicain”], annoncée le 27 juin par le ministre de la Sécurité publique, Genaro García Luna. Cette décision donne raison à la société mexicaine, qui appelait depuis longtemps et avec insistance à l’épuration et à la consolidation des grands corps de la sécurité publique, conditions indispensables pour une lutte efficace contre le crime organisé.


Mais cette esquisse de moralisation arrive bien tard : elle aurait dû apparaître avant que le gouvernement Calderón ne lance, quelques jours à peine après son arrivée au pouvoir, sa guerre contre le trafic de drogue. Décidés a posteriori, ces limogeages envoient à la société un message terrifiant : le gouvernement mexicain est plongé depuis plus de six mois dans une entreprise violente, périlleuse et discutable, et pendant tout ce temps les corps civils habilités par la Constitution à mener cette entreprise sont restés dirigés par des responsables peu fiables.
On est en droit de supposer que, si les autorités fédérales s’étaient lancées dans ce grand nettoyage avant de partir en croisade contre le narcotrafic, le bilan en vies humaines aurait pu être moins lourd, et l’on aurait pu dans une certaine mesure éviter les souffrances et les angoisses infligées à la population, de cruellles scènes de violences, de graves violations des droits de l’homme et l’usure institutionnelle de l’armée.


Un manque de planification aussi flagrant confirme ce que certains soupçonnaient : l’urgence qu’il y avait à déployer les soldats dans les rues et à lancer la chasse aux narcos dans tout le pays répondait davantage à des considérations d’ordre médiatique qu’à la conviction réelle et solide qu’il fallait rétablir l’Etat de droit dans les régions du pays où sévit le crime organisé. Aussi, loin de transmettre un message de force et de détermination, le pouvoir exécutif fédéral montre-t-il un degré d’improvisation déplorable et une absence désolante de vision à long terme. Ces anomalies, associées à l’immense capacité de cooptation dont jouit le crime organisé au sein des corps de police, ainsi qu’aux salaires dérisoires des policiers, pourraient avoir pour effet pour le moins regrettable de renforcer les organisations criminelles.


Le gouvernement de Felipe Calderón n’a par ailleurs pas jugé utile à ce jour de fournir la moindre information chiffrée sur les coûts et les résultats de l’offensive contre le narcotrafic.


La Jornada

Courrier international

La guerre sanglante des narcotrafiquants Pour contrôler le territoire et asseoir leur (immense) pouvoir, les narcotrafiquants se livrent une guerre sans merci.


Un homme, la quarantaine, les yeux barrés de chatterton, torturé, étranglé, abattu de deux balles, a été retrouvé abandonné dans un terrain vague. Il était enveloppé dans du papier cadeau. Sans cet emballage cadeau, ce corps non identifié serait juste venu grossir les statistiques. Mais ce petit détail lui a valu une brève mention au journal télévisé. Tous les jours, les Mexicains sont bombardés de détails choquants, parfois étranges, sur des événements dus aux luttes territoriales entre bandes de trafiquants de drogue. Le journal El Universal affirme que la barre des mille assassinats commis depuis le début de l’année a été franchie le 15 mai, soit six semaines plus tôt qu’en 2006 et plus de trois mois plus tôt qu’en 2005 [le 22 juin, ce décompte macabre atteignait 1 429 assassinats].


Depuis la fin des années 1990 et la disparition des grands cartels colombiens, les trafiquants de drogue mexicains occupent la première place sur le continent. La cocaïne est produite dans les Andes, mais les Mexicains contrôlent 90 % des routes vers le marché des Etats-Unis, si l’on en croit des rapports américains, qui constatent également que les Mexicains sont de plus en plus impliqués dans la production et le trafic de métamphétamines. Quand on sait que les bénéfices rapatriés varient, selon les estimations, entre 8 milliards et 25 milliards de dollars par an, les flambées de violence territoriale n’ont rien d’étonnant. Elles ne datent pas non plus d’hier, sauf qu’elles n’avaient jamais atteint de telles proportions. La plupart des spécialistes expliquent cette spirale de la “narcoviolence” par l’importance qu’a prise le contrôle territorial depuis que le Mexique est devenu, pour la drogue, une zone de passage doublée d’un marché. Certains affirment aussi que la volonté quasi obsessionnelle des autorités d’arrêter les barons de la drogue a déclenché des luttes sanglantes pour le pouvoir au sein des organisations de trafiquants. Les arrestations encouragent aussi, dans les zones autrefois sous le contrôle des chefs emprisonnés, des tentatives d’annexions territoriales par des bandes rivales. Actuellement, la principale rivalité oppose le cartel de Sinaloa (dirigé par Joaquín “El Chapo” Guzmán) et le cartel du Golfe (dont l’ancien chef, Osiel Cárdenas, a été extradé vers les Etats-Unis en janvier). Mais il s’agit en fait d’une guerre par procuration, menée sur la plus grande partie du territoire mexicain. Elle est menée par des organisations locales qui s’affrontent sur le terrain. L’analyste Luis Astorga, spécialiste du narcotrafic, estime que le chaos actuel est lié à l’effondrement du système de parti unique qui a dominé la vie politique mexicaine jusqu’à l’an 2000. [Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a gouverné le pays pendant soixante et onze ans sans interruption.] Ce système non seulement fournissait un cadre à la corruption, mais surtout était assez puissant pour fixer des limites à la violence.
Face à cette montée de la violence, les observateurs s’interrogent : l’offensive militaire lancée il y a six mois par le président Felipe Calderón parviendra-t-elle à rétablir l’ordre dans les nombreuses zones du pays où la criminalité fait des ravages ? Certains estiment que la situation pourrait devenir bien plus grave encore. “Les risques sont très importants, aussi bien pour la présidence de Calderón que pour les institutions mexicaines”, assure Bruce Bagley
, un spécialiste du trafic de drogue de l’université de Miami. “C’est une vraie bombe à retardement qui vient d’être amorcée.”
Les opérations coup-de-poing ont commencé le 11 décembre 2006, quelques jours après l’entrée en fonctions de Felipe Calderón. Sept mille soldats ont alors été envoyés au Michoacán, un Etat du centre du pays où avaient eu lieu les violences les plus effrayantes de l’année dernière
– un soir, sept têtes tranchées avaient même roulé sur la piste de danse d’une discothèque. A l’heure qu’il est, quelque 25 000 soldats et policiers sont déployés dans tout le pays, mais les trafiquants ne paraissent guère intimidés. Début juin, le chef de la sécurité publique de l’Etat de Veracruz, dans l’est du pays, a reçu des menaces via un message posé à côté d’une tête coupée, et deux postes de police du Guerrero, un Etat de la côte pacifique, ont été attaqués à la grenade. Au même moment, des assassins abattaient deux hommes dans une entreprise de pompes funèbres de Mexico et deux grenades enveloppées dans du papier cadeau étaient découvertes dans le métro de la capitale. En mai, des hommes armés ont assassiné un responsable fédéral du renseignement, et un commando d’une cinquantaine de tueurs à gages a parcouru plus de 300 kilomètres dans le désert pour enlever 13 personnes dans une petite ville près de la frontière avec les Etats-Unis.

Résultat : d’après un sondage publié ce mois-ci dans le journal Reforma, environ 69 % des Mexicains estiment que le terme de “guerre” s’applique parfaitement à ce qui se passe actuellement. Et peut-on gagner une telle guerre ? “L’armée [mexicaine] ne peut pas davantage maîtriser une telle situation que les Américains et les Britanniques ne maîtrisent la situation en Irak”, assure Samuel González, un ancien haut responsable mexicain de la lutte contre le trafic de drogue.


“Calderón joue avec le feu”, fait valoir l’analyste politique Jorge Cepeda. “On a eu toutes les peines du monde à écarter les généraux du pouvoir dans les années 1940. Il est très dangereux de leur donner à nouveau un rôle clé.” En fait, de nombreux observateurs voient dans l’offensive de Calderón, lancée quelques jours après son investiture, une tentative de consolider son pouvoir après une très courte victoire, entachée d’accusations de fraude [son élection du 2 juillet 2006, avec une avance de 0,5 % des voix, a été contestée par l’opposition]. De leur côté, les militants des droits de l’homme craignent qu’une implication massive de l’armée n’ouvre la porte aux abus. Dans le même temps, Calderón cherche à éviter les comparaisons avec la Colombie du début des années 1990 – le baron de la drogue Pablo Escobar promettait alors une prime pour chaque policier tué – et cite volontiers l’exemple de la lutte contre la Mafia en Italie, qui a donné de meilleurs résultats.

Jo Tuckman
The Guardian

Mexique



Aparece un numero dedicado a México y los carteles de la droga en el semanario "Courrier international" : Mexique. Les cartels vous saluent bien.

Le Mexique et le narco

Courrier international


Trois siècles après Locke et Montesquieu

Le Mexique a peur. La presse tire la sonnette d’alarme. L’opinion publique en a assez. Quelque 1 200 morts depuis le début de l’année, c’est beaucoup. Car il est question ici de morts violentes, genre têtes tranchées et fusillades au coin de la rue… Mais il y a pire que cela. Pourquoi, en effet, cette vague de règlements de comptes ? Parce que les cartels se font la guerre. Cela signifie en fait que ces barons de la drogue, sept familles – plus leurs nombreux affidés et porte-flingues – peuvent agir à leur guise dans le pays. En clair, ils ont détrôné les Colombiens qui eux-mêmes avaient pris le dessus sur les producteurs de coca, boliviens ou autres. Et cela avec de très hautes complicités au plus haut sommet de l’Etat, de la justice et des institutions de sécurité, police et armée.
Le Mexique n’est pas le seul narco-Etat de la planète, on le verra au cours de l’été avec notre série sur les mafias du monde entier. Il n’est pas le seul pays où la séparation des pouvoirs n’est plus observée. Vous savez, cette fameuse séparation entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire imaginée par Locke et Montesquieu. Ou encore ces autres séparations, tout aussi indispensables pour la démocratie, qu’un auteur libéral comme Pierre Manent rappelle volontiers* : la séparation entre l’Etat et la société civile, entre le représentant et le représenté, entre l’Eglise et l’Etat, etc. Or on assiste aujourd’hui à une confusion des pouvoirs de plus en plus grande, aussi bien en Russie que dans les sociétés libérales avancées. Dans le premier cas, la dictature du droit se transforme en un droit de l’autorité. Dans le second cas, le pouvoir économique et le pouvoir politique vont deux par deux, main dans la main.
Quant au quatrième pouvoir – la presse –, il se retrouve bien gêné, contrôlé par le premier, surveillé par le second. Et, malheureusement, quand la séparation des pouvoirs s’estompe et que la presse s’affaiblit, la corruption augmente et les trafics prolifèrent. Comme au Mexique.

* Pierre Manent est l’auteur de Cours familier de philosophie politique (Gallimard, coll. “Tel”, 2004).

Philippe Thureau-Dangi

Iglesia: el regreso a la Edad Media, al oscurantismo

Jornada

Octavio Rodríguez Araujo

Las intenciones de la Iglesia católica

La Iglesia católica, ahora en México, quiere imponer sus valores y creencias a toda la sociedad. Sus voceros tratan de ocultar este hecho hablando de libertades, de libre albedrío, de decisiones personales; pero esto es discurso. Atrás de éste están sus afirmaciones dogmáticas y exclusivas, las que excluyen incluso a otras religiones. El sectarismo y una clara intención de poder hegemónico.

Para los católicos su religión es la única y la verdadera. "Creemos que esta única y verdadera religión subsiste en la Iglesia Católica y Apostólica, a la cual el Señor Jesús confió la misión de difundirla a todos los hombres, diciendo a los Apóstoles: 'Id, pues, y enseñad a todas las gentes, bautizándolas en el nombre del Padre y del Hijo y del Espíritu Santo, enseñándoles a observar todo cuanto yo os he mandado' (Mt., 28, 19-20). Por su parte, todos los hombres están obligados a buscar la verdad, sobre todo en lo que se refiere a Dios y a su Iglesia, y, una vez conocida, a abrazarla y practicarla. (Véase Dignitatis Humanae, declaración sobre la libertad religiosa, firmada por el papa Pablo VI, obispo de la Iglesia Católica el 7 de diciembre de 1965).

Esta declaración recoge y suaviza la misión autoasumida de la Iglesia católica desde hace siglos: convertir a los "herejes" a la religión católica, la única y la verdadera (se añade). Los viejos métodos de conversión y de preservación de la fe cristiana (como las Cruzadas y la Inquisición, cuando se veía como natural asesinar a los no cristianos -musulmanes, por ejemplo-, a los cristianos no católicos -hugonotes- e incluso a los católicos no aprobados por el Papa o el monarca en turno -cátaros, para el caso-), fueron modificados por otros más modernos, más de acuerdo con la situación del mundo en los años posteriores a la Segunda Guerra Mundial. Sin embargo, la Iglesia católica nunca ha abandonado su intención de convertir al catolicismo a todos los seres humanos del planeta ni de dominar en aquellos países, donde, en sus cálculos, cree haber logrado mayoría de seguidores o donde cuenta con gobiernos afines en el mundo terrenal (como si de verdad el mundo de la Iglesia católica fuera otro).

La estrategia que ha seguido la Iglesia católica para convertir (y controlar) a los no católicos ha sido la educación, y ésta con fuertes dosis de dogmatismo, es decir lo que no se cuestiona, sino que se acepta por la fe. Por ello el énfasis de educar desde temprana edad, cuando más vulnerables e indefensos son los seres humanos y más lisas sus conciencias. Colateralmente, cuando un gobierno no eclesiástico le es afín, aprovecha al máximo la circunstancia tratándose de apoderar de los sistemas educativos existentes, siempre con el argumento de la libertad religiosa.

La Dignitatis Humanae mencionada es muy clara al respecto. En su primer punto se lee: "Los hombres de nuestro tiempo se hacen cada vez más conscientes de la dignidad de la persona humana, y aumenta el número de aquellos que exigen que los hombres en su actuación gocen y usen del propio criterio y libertad responsables, guiados por la conciencia del deber y no movidos por la coacción". La "coacción" a la que se refiere es a la del Estado al establecer la educación laica. El "propio criterio y la libertad responsables" son alusiones a la verdad divina, en Cristo, no en otra religión ni mucho menos en la ciencia.

El punto 14 de Dignitatis Humanae no deja lugar a dudas. Lo cito en extenso, pues es muy revelador y confirma mis aseveraciones anteriores:

La Iglesia católica, para cumplir el mandato divino: "enseñad a todas las gentes" (Mt., 18, 19-20), debe emplearse denodadamente "para que la palabra de Dios sea difundida y glorificada" (2 Tes., 3, I). [...] Por su parte, los fieles, en la formación de su conciencia, deben prestar diligente atención a la doctrina sagrada y cierta de la Iglesia . Pues por voluntad de Cristo la Iglesia católica es la maestra de la verdad, y su misión consiste en anunciar y enseñar auténticamente la verdad, que es Cristo, y al mismo tiempo declarar y confirmar con su autoridad los principios de orden moral que fluyen de la misma naturaleza humana. [...] Porque el discípulo tiene la obligación grave para con Cristo Maestro de conocer cada día mejor la verdad que de El ha recibido, de anunciarla fielmente y de defenderla con valentía, excluyendo los medios contrarios al espíritu evangélico.

Lo que quiere ahora la Iglesia católica mexicana ya está dicho: que el Estado provea de educación religiosa a los escolares (La Jornada, 9/7/07). No conforme con las reformas de Salinas y la complicidad de los legisladores panistas y priístas empanizados a los artículos 3°, 24 y 130 (en 1992), la jerarquía católica y sus abogados quieren "perfeccionar" esas leyes y mayor injerencia en la educación. Terminar, poco a poco y pacientemente, con el Estado laico y acabar de una vez por todas con la separación de la Iglesia y el Estado para convertirla en una unidad y hacerla depender de otro Estado disfrazado de autoridad religiosa: el Estado Vaticano. El siguiente paso será, si lo permitimos, la sujeción de la Constitución Política al derecho canónico que, según la Enciclopedia Católica, no es otra cosa que "parte de la única y universal mediación de Cristo [quien es] es el único mediador de todo sentido. Por eso el Derecho Canónico tiene que ser:" sacramental, evangélico (inspirado en el Evangelio) y no desligado de lo teológico.

En una palabra, el regreso a la Edad Media, al oscurantismo.

El cura y el político

Jornada

Adolfo Sánchez Rebolledo

La polarización de la vida pública halla vías inesperadas para alimentarse. No bien había concluido la gran oleada de la derecha católica en contra de la despenalización del aborto, asunto que ya está en manos de la Suprema Corte de Justicia, cuando el cardenal Norberto Rivera Carrera, a la cabeza de la Arquidiócesis Primada de México, vuelve a ponerse en el ojo del huracán. El tema actual no es nuevo: la insuficiencia de la reforma de 1992 para albergar el más amplio contenido de la libertad religiosa. La jerarquía pretende no cejar en su empeño de reinterpretar el laicismo, es decir, en modificar en aspectos esenciales la forma y el carácter del Estado mexicano: "Cuando la Iglesia exige la libertad religiosa, no solicita una dádiva, un privilegio, una licencia que depende de situaciones contingentes, de estrategias políticas o de la voluntad de las autoridades, sino está pidiendo el reconocimiento efectivo de un derecho inalienable'', dijo el cardenal.

Sus declaraciones, así como la propuesta divulgada, intentan incidir en la discusión sobre la reforma del Estado que ya está en curso, recordándole a Felipe Calderón y a los panistas que entre ellos existe algo más que un pacto tácito y que el tiempo pasa sin que se vean por ninguna parte los resultados prometidos. "Con la reforma de 1992 accedimos a la libertad de cultos y al reconocimiento de las asociaciones religiosas, pero aún falta una legislación que se adecue a la Carta Magna, que brinda a todos los ciudadanos garantías que son inherentes a sus derechos humanos, entre ellas las de expresión y reunión", señaló Rivera.

La pretensión de convertir a los ministros del culto en ciudadanos elegibles para todos los cargos de elección popular, aunada al derecho de "hacer política" incluso desde el púlpito, no es nueva (y en los hechos, menos), pero la formulación actual sí, pues abandona la idea de que, antes de "tomar partido" o aceptar puestos públicos, los sacerdotes debían renunciar a su estado eclesial, como en el pasado se les obligó a varios curas cercanos a la teología de la liberación. La novedad, si es posible hablar así, radica en el argumento democrático asumido para justificarla, así éste haga a un lado toda consideración social o histórica para subrayar como fuente de legitimidad la perspectiva del derecho natural.

En nombre de la libertad religiosa, la Iglesia católica cuestiona las razones que en México llevaron a entender la separación entre el cura y el político como condición necesaria para el despliegue de las demás libertades, incluida, por cierto, la libertad de creencias que la Constitución protege. Es difícil conciliar la noción de ciudadanía plena para los sacerdotes, a la vez que el Papa en el Vaticano insiste en la primacía universal del catolicismo por encima de cualquier otra consideración ecuménica. La prédica de que hay "una sola Iglesia" pone en entredicho la convivencia en democracia con otras denominaciones cristianas e introduce un elemento perturbador en la definición del Estado laico, al que, finalmente, se le pedirá que reconozca a la "verdadera religión".

Resulta sorprendente que los reformadores eclesiásticos quieran convencer a la opinión pública de que la enseñanza religiosa en escuelas públicas es un "derecho humano", la expresión más acabada de la libertad de creencias que la Constitución, afortunadamente, reserva al ámbito de la vida privada. La insistencia histórica en dicha reivindicación se explica no como amor a la enseñanza, cuyas puertas particulares están abiertas, sino como la vía privilegiada para la formación moral de los ciudadanos, de todos y no sólo de aquellos que vienen de familias cercanas a los valores de determinadas iglesias. Esta disposición a imponer en el aula la Verdad (así, con mayúscula), cualquiera que sea su origen, es incompatible con el laicismo y el Estado democrático y está en la base de todo fundamentalismo. Por eso, el ansia de restauración presentada como novedad democrática no deja de ser una provocación inaceptable.

La voluntad de universalizar la fe propia bajo la enseñanza religiosa en la escuela pública forma parte de la tensión permanente entre Estado laico e instituciones religiosas. A propósito relato una breve anécdota personal.

Estando en Nicaragua me entrevisté con uno de los sacerdotes más comprometidos con el proceso revolucionario encabezado por el Frente Sandinista. Era la hora del triunfo y la reconstrucción de un país asolado por la dictadura y la guerra. La población, carente de todo, tenía grandes esperanzas en los jóvenes insurgentes, pero no había hospitales, escuelas, ni siquiera instituciones estatales serias para atender las crecientes demandas. El cura citado tenía bajo su responsabilidad la tarea de poner en pie un sector del viejo sistema educativo privado que había sido abandonado por los anteriores "dueños". Me parecía un esfuerzo ingente y loable: la Iglesia volcada en la tarea de educar como parte del cambio ocurrido. Sin embargo, al inquirirle si una vez creadas las escuelas y formados los maestros necesarios, la educación pública dejaría de ser un asunto privado, particular, me cortó en seco y sin dejarme terminar dijo: "Esto no es México. La participación de la Iglesia en la enseñanza parte de la visión estratégica del Estado sandinista que deseamos construir. Así que aquí no pasará eso". Y tenía razón, no pasó. En México, en cambio, la educación pública se hizo combatiendo el dogmatismo religioso, la pretensión confesional de moldear a su imagen y semejanza la conciencia moral de los ciudadanos.

La separación del Estado y la Iglesia adoptó formas ideológicas y mecanismos legales adecuados a la magnitud de la confrontación conservadora y antimoderna de la jerarquía eclesiástica . Eso es lo que quiere echar abajo el señor cardenal. Pero el cálculo de los autores del "paquete de reformas" no es absurdo. En teoría, la presencia de un gobierno panista debería asegurarles un camino menos accidentado para avanzar en sus planes, conforme a la conclusión extraída por ellos luego de diversos encuentros con el actual mandatario, quien ya habría reconocido "un área de oportunidad para realizar alguna reforma que se adapte al momento actual de México, en materia de libertad religiosa".

Si a esto le sumamos la diaria constatación de la crisis moral y política por la que atraviesa la organización magisterial, cuya declinación parece proporcional al peso adquirido por la maestra como aliada del gobierno, así como la concurrencia en la difusión de ciertos valores confesionales con los grandes medios, la precipitación del clero ya no resulta una simple ocurrencia arbitraria y más vale tomarla en serio.

P.D. El terrorismo, venga de donde venga, anuncia el peor de los mundos posibles. Ojalá y nadie desestime los riesgos. Esto no es un juego. La ciudadanía merece una explicación a fondo sobre lo ocurrido, no respuestas improvisadas para calmar las aguas. Hay demasiados "duros" dispuestos a iniciar su propia guerra, así sea erosionando las garantías individuales, la soberanía nacional y la convivencia democrática. La violencia degrada, desmoraliza, crea temor. Ese es su objetivo. Hay que salirle al paso.

Como usted ordeñe patrón

Notas sobre el caso Ye Gon

Lozano busca abogados en EU para enfrentar a Ye Gon

PATRICIA MUÑOZ RIOS

El titular de la Secretaría del Trabajo y Previsión Social (STPS), Javier Lozano Alarcón, viajó ayer a Nueva York con el propósito de contactar al bufete de abogados que llevará el proceso legal que el funcionario iniciará contra Zhenli Ye Gon.

La DEA investiga si el empresario lavó dinero en Estados Unidos

ALFREDO MENDEZ

Ordenan a Ssa entregar reporte de importación de seudoefedrina

FABIOLA MARTINEZ

Comisión del Congreso investigará negocios y vínculos de Zhenli Ye Gon

VICTOR BALLINAS, ANDREA BECERRIL

Con el voto en favor de todas las fuerzas políticas, ya que el PAN se sumó de última hora, la Comisión Permanente del Congreso de la Unión aprobó crear una comisión que investigue los negocios de Zhenli Ye Gon y sus presuntos vínculos con funcionarios federales y partidos políticos. Además, emitirá un exhorto al Ejecutivo federal para que instruya al titular de la Procuraduría General de la República (PGR) que inicie una averiguación previa sobre el origen de la fortuna asegurada.

Quien le cree al gobierno?

Jornada

Arriesgado, atribuir al EPR los atentados contra Pemex sin haber investigado

Advierten especialistas sobre riesgos de criminalizar la protesta social

DE LA REDACCION

Atribuir a grupos armados las explosiones en gasoductos de Petróleos mexicanos (Pemex), sin tener como base una investigación seria y objetiva, es sumamente arriesgado, afirmaron especialistas en seguridad nacional y organismos sociales y de derechos humanos, que mostraron incredulidad ante las versiones oficiales que señalan al Ejército Popular Revolucionario (EPR) como responsable de los atentados contra instalaciones petroleras.

El PAN respaldó al presidente Felipe Calderón en su llamado "para que todos los mexicanos de buena voluntad rechacen categóricamente la violencia", y la Iglesia católica condenó, en nombre de todos los fieles del país, lo que denominó "acciones criminales", pues el fin del hombre es la paz. "La justicia no puede ser establecida por la vía del terror, la explosión y del daño a terceros", dijo el Episcopado Mexicano.

En tanto, el jefe de Gobierno del Distrito Federal, Marcelo Ebrard, aseguró que no hay situación de alerta en la ciudad, pero que a partir de las medidas adoptadas por el gobierno federal se aplicó la norma prestablecida que refuerza la seguridad en instalaciones estratégicas, como el Metro y los sistemas de comunicaciones y de distribución de gas. En entrevista, dijo que no está en posición de desestimar ni dar por confirmada la información sobre los presuntos ataques eperristas, pero se mantendrá atento a la evolución de los acontecimientos.

José Luis Piñeyro, experto en seguridad nacional y catedrático de la Universidad Autónoma Metropolitana, subrayó que el Estado mexicano está obligado a esclarecer totalmente las causas de las explosiones. Dijo que ante dos explicaciones extremas, como que efectivamente el EPR sea autor de actos de sabotaje o que las explosiones sean resultado del abandono en la infraestructura de Pemex, se perfilan tres escenarios: primero, que la acción de un grupo guerrillero dé la excusa de mano dura e incluso se pretenda criminalizar a los movimientos sociales; segundo, que se trate de una cortina de humo para dejar de lado los "cuentos chinos", y tercero, que se pretenda argumentar que es mejor entregar la paraestatal a la iniciativa privada ante la falta de recursos para darle mantenimiento mínimo.

Piñeyro señaló que sólo después de una investigación "exhaustiva y con criterios objetivos" se podrá constatar si efectivamente el EPR realizó acciones de sabotaje, a pesar de "aparentes contrasentidos, como el que realizara los ataques en estados donde no tiene influencia ni base de apoyo social. Además de que este grupo guerrillero siempre ha sostenido posiciones nacionalistas y Pemex es una empresa estatal y, por tanto, de todos los mexicanos, por lo que atacar sus instalaciones tiene un efecto en el sector industrial y en los trabajadores".

Carlos Rodríguez Arechavaleta, investigador de la Universidad Iberoamericana y especialista en movimientos guerrilleros, aseguró que de "constatarse" la participación del EPR sería un "error del Estado mexicano limitarlo a un problema de seguridad, cuando es evidente que tiene causas más profundas, como la pobreza y la marginación". Insistió en que es necesario "esclarecer de manera objetiva y transparente los hechos, y no vincularlos simplemente con las acciones de un grupo guerrillero".

Organismos de derechos humanos señalaron que estas acciones violentas son consecuencia "natural" de una demanda social no atendida. Luis Arriaga, del Centro Miguel Agustín Pro, dijo que aún no existen elementos suficientes para asegurar que el EPR haya sido responsable de las explosiones, y Fabián Sánchez, de la Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos, calificó de preocupante la persistencia de las desapariciones forzadas, como las que reclaman los eperristas.

Ambos señalaron que las afectaciones a los gasoductos evidencian la vulnerabilidad del Estado mexicano y su incapacidad para resguardar instalaciones estratégicas. También llamaron la atención sobre el riesgo de que atentados de este tipo sirvan de pretexto al gobierno para criminalizar la protesta social.

El ombudsman capitalino, Emilio Alvarez Icaza, afirmó que de confirmarse la autoría del EPR en las explosiones debe interpretarse como "una señal de alarma" para el sistema político. "Hay que decir claramente que la violencia no ayuda a fortalecer la democracia y estos actos de sabotaje son reprobables y repudiables. Puedo estar claro que (de fondo) hay un contexto social y que por ello también se tendrá que revisar, desde la reforma del Estado, esta situación".

La dirigencia nacional del PRD demandó al gobierno federal que investigue "seriamente" los presuntos ataques del EPR. "Creemos que se ha adelantado a concluir un resultado sin haber siquiera iniciado la indagatoria correspondiente". Exhortó al Ejecutivo a conducirse con tranquilidad para no "enrarecer el clima político" en el país.

La Unión Nacional de Trabajadores mostró incredulidad acerca de quién o quiénes podrían ser autores de actos que se atribuye el EPR. La presidencia colegiada inculpó al gobierno federal de estar "orquestando" acciones para "desviar" la atención de la ciudadanía de asuntos como el caso de Zhenli Ye Gon y "reforzar la presencia castrense en las calles".

El presidente del IFE, Luis Carlos Ugalde, consideró que las explosiones en gasoductos son hechos aislados, y aseveró que en cualquier Estado democrático no son admisibles acciones de violencia contra las instituciones.

Nada nuevo bajo el sol

Foto

Un día antes de que Fox dejara el poder, la PGR "autorizó" no procesar a los Bribiesca

ENRIQUE MENDEZ

Desde el 29 de noviembre de 2006, un día antes de terminar la presidencia de Vicente Fox, la Procuraduría General de la República (PGR) "autorizó en definitiva el no ejercicio de la acción penal" en contra de los hermanos Manuel y Jorge Alberto Bribiesca, en contra de quienes la comisión especial de la Cámara de Diputados que investiga a la empresa Construcciones Prácticas presentó una denuncia por presunto tráfico de influencias, fraude y delitos cometidos por servidores públicos.

El cinismo paga

Juego de complacencias entre funcionarios y personal

"Alegres y sencillos" los comicios en 2006, dicen en el instituto electoral

ALONSO URRUTIA

Más de un año después de los comicios de 2006, el Instituto Federal Electoral (IFE) otorgó reconocimientos a los funcionarios de casilla y capacitadores participantes en el Concurso Nacional de Testimonios sobre el Proceso Electoral.

Con la presencia de varios consejeros electorales, Manuel Arias, integrante del jurado, definió el carácter del acto: "Espero que entre tantas aguas turbulentas del ámbito electoral, este pequeño remanso pueda ser un aliciente para ellos (los consejeros)".

Efectivamente, se escucharon discursos que, matices aparte, daban cuenta de una elección casi perfecta. "Todos somos sabedores de que el IFE ha cumplido su misión. Los resultados están a la vista", dijo en nombre de los funcionarios de casilla premiados Yolanda Martínez, de Oaxaca.

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Bomba!

Jornada

México SA

Carlos Fernández-Vega

Sandeces

Las finanzas del país, ¿a prueba de bombazos?

Empresarios advierten de severos daños

Insultante bombardeo propagandístico

Foto: En primer plano, el subsecretario de Egresos de la Secretaría de Hacienda y Crédito Público, Ernesto Cordero, en una reunión de trabajo en la Cámara de Diputados
En primer plano, el subsecretario de Egresos de la Secretaría de Hacienda y Crédito Público, Ernesto Cordero, en una reunión de trabajo en la Cámara de Diputados Foto: Francisco Olvera

Si algún día tuvieran el gesto de abandonar momentáneamente su nirvana y tocar el piso de la realidad, tal vez los funcionarios gubernamentales registrarían la cantidad de sandeces que de sus pulcras bocas brotan cotidianamente.

Sería ideal, pero como no están dispuestos a proceder en tal sentido, se registran declaraciones como la siguiente: "la Secretaría de Hacienda y Crédito Público descartó que la economía mexicana se pudiera afectar por los actos de sabotaje realizados por el EPR contra instalaciones de Petróleos Mexicanos; de ninguna manera, las fortalezas de las finanzas públicas del país son muy sólidas, así lo reconocen los mercados internacionales, los mercados de capitales y yo no veo ningún problema" (subsecretario de Egresos de la SHCP, Ernesto Cordero, al ser cuestionado sobre si habría daños a la economía mexicana, El Universal).

El funcionario desperdició una preciosa oportunidad de quedarse callado, pero tarde que temprano alguien tendrá que comentarle los desperfectos, políticos y económicos, causados por los bombazos del EPR en instalaciones petroleras, las cuales, sin lugar a dudas, no dejan muy tranquilos a los venerados mercados internacionales, para quienes sí hay problema.

Que no hay daño, dice el plácido funcionario. Pues bien, va un breve recuento de las primeras estimaciones de los organismos empresariales (apreciados por el gobierno de la "continuidad") y las acciones, que tras el ¡¡¡PUM!!!, tomaron algunas empresas (ídem).

De acuerdo con la Cámara Nacional de la Industria de la Transformación, a raíz de los bombazos alrededor de mil medianas y grandes empresas en varios estados de la República han detenido sus operaciones por el desabasto de gas, lo que provoca pérdidas económicas de entre 50 y 100 millones de pesos diarios, sin contar a los micro y pequeños establecimientos ni a los talleres artesanales, también afectados. Situaciones de esta naturaleza, "crean incertidumbre para las inversiones y para las empresas".

El Consejo Coordinador Empresarial advirtió que la suspensión del suministro de combustibles derivada de las explosiones, "ocasiona severos daños económicos no sólo para el Estado y las empresas ubicadas en la región del Bajío que se han visto obligadas a detener sus operaciones, sino especialmente para miles de mexicanos que ven amenazadas sus fuentes de empleo y de ingresos". La Confederación Patronal de la República Mexicana consideró que los bombazos representan "un factor que se suma a los puntos negativos que ya tiene el país para atraer inversiones".

La Confederación de Cámaras Industriales de los Estados Unidos Mexicanos dijo que "comprendemos que las reparaciones (de las instalaciones dañadas) serán trabajos complejos y delicados, (pero) urgimos a Pemex a que realice las obras necesarias, en virtud de que sectores industriales se han visto forzados a parar sus labores debido a la carencia en el abasto de combustibles; estos lamentables acontecimientos están dañando seriamente la operación de empresas y población que realizan una importante actividad económica y generan un significativo número de empleos".

Trasnacionales del sector automotriz interrumpieron su producción (Honda en Guadalajara, Nissan y su filial Jatco en Aguascalientes y General Motors en Guanajuato) por el desabasto de combustible, y en este sentido Pemex informó que hasta ahora el daño en el suministro de gas natural equivale (sólo en el ramal México-Guadalajara) a 174 millones de pies cúbicos diarios, con el consecuente efecto negativo en las plantas industriales de Guadalajara, Querétaro, Aguascalientes y León.

La Asociación de Industriales de El Salto, Jalisco, informó que cuando menos 10 grandes industrias detuvieron sus líneas de producción, entre ellas Grupo Modelo, Vidriera Guadalajara, Siderúrgica Guadalajara, Almidones Mexicanos, Industrias Gosa, Empaques Modernos y Aceites, Grasas y Derivados. A su vez, la Cámara Regional de la Industria de la Transformación del Estado de Jalisco precisó que los ramos productivos más afectados son automotriz, fundición y plásticos.

En Aguascalientes, la representación de Canacintra detalló que en la entidad 13 grandes consorcios detuvieron su producción por falta de gas, registrándose pérdidas diarias superiores a 12 millones de pesos, sin considerar a micro, pequeñas y medianas empresas.

La misma organización empresarial, mediante su representación en Querétaro, dio a conocer que en el estado cuando menos 114 empresas (Vitro y Delphi, entre ellas) interrumpieron su producción, afectando, además, a cerca de 5 mil trabajadores. Las pérdidas por falta de combustible representan 20 por ciento de su facturación total. En Celaya y León, ambas en Guanajuato, la situación es igual.

Las gaseras trasnacionales Tractebel, Endesa y Unión Fenosa suspendieron el suministro de combustible. Sólo para el caso de la primera empresa, 58 mil usuarios quedaron sin gas; 57 mil domésticos, 900 comercios establecidos y 90 industrias, localizados en Querétaro, Corregidora, El Marqués y Pedro Escobedo.

Y así por el estilo, en esta delicada y notoria situación que le ha pasado de noche al subsecretario de Egresos de la SHCP, Ernesto Cordero, quien de plano "no ve ningún problema". ¿Se habrá enterado de los bombazos?

Las rebanadas del pastel

"Mis contrincantes están rehuyendo el debate, porque seguramente ya sienten pasos en el segundo piso", declaraba el jactancioso Felipe Calderón a principios de 2006. Algo le falló, porque poco más de un año después el que siente pasos es él, quien ya no quiere debatir con nadie, porque "las campañas terminaron hace tiempo"... Realmente insultante resulta el bombardeo propagandístico orquestado por Los Pinos y pagado con los recursos de todos los mexicanos. Y para colmo, la "presidenta vitalicia", con dineros de los maestros, inició el suyo.