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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

jeudi 29 mai 2008

como hormigas
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Comme des fourmis

L'auteur de polars Elmer Mendoza raconte...

MEXIQUESous le feu croisé des narcos et des soldats
Courrier international

Sept policiers ont été abattus le 27 mai à Culiacán, dans le nord du pays, par des narcotrafiquants. Ce sont les dernières victimes en date dans la lutte sans merci engagée par l'Etat contre le crime organisé avec l'appui de l'armée. L'auteur de polars Elmer Mendoza raconte.

Je vis dans une ville assiégée. A la boulangerie, chez le marchand de fruits et à la boucherie, de jeunes soldats arborent des fusils Barret calibre 50. Ils sont petits de taille. Ils doivent être du Sud, du territoire du sous-commandant Marcos. Je demande au moins bourru s'ils ont attrapé quelqu'un. Il me répond que non, qu'en général ils n'arrêtent jamais personne. Le président a déclaré la guerre au narcotrafic et pris trois villes : Juárez, Tijuana et Culiacán, où j'habite. Nous avons subi de terribles fusillades. Il y a même eu des tirs de lance-roquettes, d'AK-47, ainsi que des jets de grenades à fragmentation. Nous n'avons pas pu célébrer la fête des mères comme nous aimons le faire. Nous n'avons pas pu leur acheter de cadeaux, ni les emmener dîner au restaurant. Personne n'a voulu sortir. Sauf ma mère, qui est de l'époque de José Alfredo Jiménez, qui affirmait que la vie ne valait rien [La vida no vale nada est une célèbre chanson de ce monstre sacré de la musique mexicaine]. Elle a discuté avec les soldats de garde, les a plaints d'être si loin de leur mère en ce jour si important et les a invités chez elle pour téléphoner ou aller aux toilettes. Maman, nous sommes en guerre, lui ai-je dit, sois prudente. Contre qui ? Contre le crime organisé. Et nous gagnons ? Plus ou moins, on parle de 2 000 pertes. Qui est le commandant en chef ? Le président. Celui-là ? Mais il a volé les élections, comment peut-il commander ? Il n'a rien fait de bien. Calme-toi maman, le médecin t'a dit de ne pas t'énerver, n'oublie pas que tu es atteinte de démence sénile. Celle qui était sénile, c'était ta grand-mère, qu'elle repose en paix : pendant une seconde, j'ai cru que nous avions déclaré la guerre aux Américains, imagine le cadeau que ç'aurait été pour la fête des mères.

Les guerres sont faites pour que des innocents meurent. Dans les deux camps, des recrues de moins de 20 ans, figurant parmi les 50 millions de pauvres du pays, essaient de s'en sortir vivants à défaut d'indemnes. Ils semblent ne pas avoir d'autre choix. Il n'y a pas d'université pour eux, et les rares qui font des études trouvent difficilement un emploi.

Les gangs, eux, s'adaptent. Ils prennent une ville pour quelques heures, ils font leur business et s'en vont. Six ou huit morts, six ou sept blessés. Nous ne savons pas quel camp soutenir : les truands sont ceux qui investissent, et leurs ennemis ceux qui administrent. On soupçonne l'existence d'accords difficiles à rompre. Les spécialistes disent que tant qu'on ne s'attaquera pas au blanchiment d'argent et à la corruption dans les hautes sphères du pouvoir, tout ce sang sera versé pour rien. Il ne servira qu'à alimenter les bruyants hommages rendus par le président aux soldats tombés au combat.

Les Américains applaudissent. Tant qu'ils seront le marché le plus demandeur du monde, ils peuvent continuer à applaudir. La drogue arrivera jusqu'à eux, et transitera en grande partie par ici. Par les villes assiégées, où la vie continue et où le rouge est celui du crépuscule.

Elmer Mendoza, écrivain mexicain, prix Tusquets 2007.

Elmer Mendoza
El País

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Le président Calderón en guerre contre les narcotrafiquants
La guerre sanglante des narcotrafiquants
Un Etat bien démuni face aux narcotrafiquants


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