Les additifs alimentaires suspectés d'accroître l'hyperactivité infantile
AFP/MYCHELE DANIAU
Selon une étude britannique, des colorants artificiels et des conservateurs utilisés dans les friandises pourraient stimuler les troubles de l'attention chez l'enfant.
Certains additifs alimentaires, conservateurs ou colorants, peuvent-ils favoriser l'hyperactivité de l'enfant ? L'hypothèse n'est pas nouvelle, mais une publication, jeudi 6 septembre, sur le site de l'hebdomadaire britannique
The Lancet, relance les soupçons pesant notamment sur un conservateur, l'acide benzoïque.
Il y a plus de trente ans, le pédiatre américain Ben Feingold évoquait le rôle délétère que les additifs pouvaient avoir sur le comportement des enfants.
Les célèbres E110 et autre carmoisine parfois mentionnés sur les pochettes de friandises sont suspectés de favoriser les comportements suractifs, impulsifs et d'inattention, qui composent le tableau clinique du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH).
Une étude récente avait pointé un degré d'hyperactivité plus élevé, évalué par les parents, chez les enfants de 3 ans consommant une mixture d'additifs alimentaires.
Les nouveaux travaux publiés par The Lancet, conduits par une équipe de l'université de Southampton dirigée par Jim Stevenson, ont évalué plusieurs additifs "en double aveugle contre placebo".
Dans cette méthodologie, des enfants – un groupe âgé de 3 ans, l'autre de 8-9 ans – buvaient de manière aléatoire un mélange d'additifs ou une substance neutre, sans qu'eux-mêmes ou les expérimenteurs sachent qui prenait quoi.
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Le monde
Lexique des arômes et des additifs
ES ARÔMESEn Europe, si l'arôme est naturel, l'étiquette indiquera "arôme naturel". En revanche, s'il est artificiel, l'étiquette indiquera seulement "arôme". Aux Etats-Unis, les arômes qui renforcent le goût des aliments doivent être qualifiés de naturel ou d'artificiel. Plus de deux cents arômes sont couramment utilisés.
Les arômes naturels contiennent uniquement des substances ou produits obtenus à partir de matières premières naturelles.
Les arômes de synthèse sont obtenus en recopiant à grande échelle les molécules de la flaveur recherchée.
Les arômes artificiels ne correspondent à aucun goût existant dans la nature. Ce sont les plus nombreux.
LES ADDITIFS
Il s'agit de substances ajoutées aux aliments afin d'empêcher leur détérioration, d'améliorer leur structure physique ou leur présentation visuelle.
Les polyols sont des édulcorants caloriques, reconnaissables aux mentions E 420 et E 421, E 953, E 965, E 966 et E 967.
Les glutamates (exhausteurs de goût) - dont le monosodique, le plus employé - sont identifiables par les sigles E 620, E 621, E 622, E 623, E 624 et E 625. Très caloriques, on les trouve surtout dans les plats préparés, le surimi, les soupes en sachet, la confiserie, la cuisine de type chinois...
Les agents de charge servent à augmenter le volume du produit. Il s'agit par exemple des amidons, de la gomme de guar.
Les épaississants donnent aux aliments viscosité, volume et moelleux. Les plus utilisés sont la pectine (E 440) et les amidons modifiés (E 1411, E 1414.)
Les acidifiants comme l'acide citrique (E 330), acétique (E 260) ou lactique (E 270) peuvent aussi être utilisés pour conserver les aliments plus longtemps.
Les antioxydants et les conservateurs comme le très utilisé acide sorbique (E 200) ou le benzoate de sodium (E 211).
Les agents d'enrobage, comme la cire d'abeille (E 901), adhèrent à la surface de l'aliment et donnent un aspect agréable.
Les huiles végétales hydrogénées ont l'avantage d'être solides comme le beurre, mais coûtent bien moins cher.
Les colorants rendent sa couleur perdue au produit, ainsi plus attrayant pour le consommateur (le jaune E 100, le rouge E 120, le vert E 140).
Jean-Claude Ribaut et Florence Amalou