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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

jeudi 12 juillet 2007

Une expo rouge sang

Courrier international

Théâtre Faits divers et trafic de drogue nourrissent l’œuvre du jeune dramaturge Alejandro Román. Sa dernière pièce, intitulée MasterCard, raconte les trahisons de quatre trafiquants. Román s’est inspiré de crimes réels. dans le quotidien El Universal. “Le théâtre est le reflet de la société, c’est un espace de réflexion pour ne pas répéter l’Histoire. Cela semble banal de le dire, mais il faut bien que quelqu’un raconte ces histoires. Au final, le public peut décider de changer le cours des choses ou non”, raconte-t-il

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Une expo rouge sang Pour alerter l’opinion sur la violence de la société, l’artiste Rosa María Robles a exposé des vêtements récupérés sur des victimes des cartels. La police a peu apprécié et la justice les a confisqués.

Des personnes torturées, mutilées ou égorgées, enveloppées dans de vieux vêtements. Cette actualité terrifiante, devenue le lot quotidien des Mexicains, est depuis le 24 mai mise en scène par la plasticienne Rosa María Robles, qui expose des œuvres dans la ville de Culiacán [Etat de Sinaloa, dans le nord-ouest du pays] pour montrer à quel point cette violence traduit une emprise grandissante de la narcoculture sur le Mexique. Intitulée “Navajas” [Couteaux], l’exposition “parle, selon l’artiste, de la déshumanisation, de la violence, du pouvoir que nous avons accordé à l’argent, de la décadence de la société. C’est une réflexion en profondeur sur une narcoculture de plus en plus envahissante, qui impose ses codes de pouvoir à tous les niveaux de notre société si mal en point.”


L’installation originale a dû être modifiée, car sa créatrice avait utilisé des vêtements ensanglantés provenant de scènes de crimes réels. Ces vêtements sont actuellement en possession du bureau du procureur général de la république [PGR, équivalent du ministère de la Justice] de Sinaloa. Et, si l’artiste ne dit pas comment elle a obtenu de tels vêtements, elle assure qu’au Mexique la police n’enquête pas sur tous les assassinats et qu’elle ne conserve pas toutes les pièces à conviction après un crime. L’intention de Rosa María Robles n’était pas de provoquer, mais d’attirer l’attention sur les effets de l’insécurité au Mexique. “Nous sommes arrivés à un tel degré de décadence que nous nous accommodons de la violence que nous vivons quotidiennement, fait-elle valoir. Parfois, on râle, on essaie de se secouer, mais énormément de gens réagissent en disant : ‘Pourquoi s’engager ? Il vaut mieux ne pas y penser ; de toute façon, rien ne peut changer’.”


Mme Robles explique que les vêtements saisis par la justice faisaient partie de l’œuvre intitulée Tapis rouge, une installation dans laquelle elle avait placé des miroirs face aux vêtements ensanglantés et où, par conséquent, les spectateurs se reflétaient. “Ils étaient très touchés, parce qu’ils se rendaient compte que l’œuvre, c’était eux-mêmes, explique l’artiste. Voilà ce qui m’intéresse, amener les gens à réfléchir sur la violence. C’est pour ça que je voudrais qu’on n’en reste pas au sensationnalisme.”


Elle souligne cependant que la pièce essentielle de l’exposition n’est pas pour elle Tapis rouge, mais plutôt celle intitulée Table dressée avec nappe et coupe de fruits. La nappe est faite de coupures d’articles de journaux concernant des faits sanglants survenus à Culiacán. “Pendant des mois, j’ai rassemblé des brèves sur des assassinats, des exécutions, note l’artiste. C’est une horreur et nous vivons avec.”


Formée à l’Ecole des arts et métiers de l’Université autonome de Sinaloa et à l’Ecole nationale de peinture, de sculpture et de gravure de Mexico, Rosa María Robles affirme ne pas avoir eu de contact avec les familles des victimes pour obtenir les vêtements. “Mais je ne vais pas vous dire comment je les ai obtenus tant qu’il n’aura pas été reconnu officiellement qu’ils sont authentiques. Tout indique que c’est le cas, mais je ne veux pas m’avancer.”

On n’avait pas vu tant de monde à une exposition depuis longtemps



Rosa María Robles se doutait bien que son travail ne passerait pas inaperçu, mais elle ne pensait pas que ce serait à cause du thème des exécutions [ce terme désigne les règlements de comptes entre bandes]. Elle soutient que la polémique a été déclenchée par la presse, qui a mis en avant l’intérêt politique de ces œuvres. Avant même que les journalistes ne s’en emparent, “l’exposition, dès le 24 mai [date du vernissage], avait trouvé son public, elle avait touché la société, ce qui était le but. Feuilletez donc le livre d’or. Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu tant de monde à une exposition. Le bouche-à-oreille a fonctionné avant même que l’installation Tapis rouge n’ait commencé à faire parler d’elle.”


Rosa María Robles a réalisé de nombreuses expositions collectives (une soixantaine) et individuelles (une dizaine), tant au Mexique qu’à l’étranger. Elle clôt “Navajas” par un nu d’elle-même reposant sur un vêtement ensanglanté.


Fin juin, Rosa María Robles a voulu s’occuper du vide laissé par les objets que la justice a récupérés. “Et puis j’ai fini par me dire que je n’avais pas besoin de remplir ce vide, commente-t-elle. L’absence de vêtements était aussi forte, sinon plus, que ce par quoi je pourrais la remplacer. Alors, j’ai décidé de laisser les choses en l’état.”
Toutefois, dans l’un des espaces, elle a placé des vêtements à elle et, aidée d’un médecin, s’est tiré du sang d’un bras pour les tacher. Puis elle a lu ce texte : “En vertu du fait qu’il n’est pas possible légalement d’exposer des vêtements authentiques de personnes assassinées dont on a récemment retrouvé les corps dans l’Etat de Sinaloa, je laisse ici ce vêtement taché de mon propre sang pour poursuivre une réflexion sur la violence, qui ne cesse de gagner du terrain, et sur le douloureux silence que notre société lui oppose jour après jour.”

Jorge Carrasco Araizaga


Proceso

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