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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

jeudi 12 juillet 2007

Courrier international

La guerre sanglante des narcotrafiquants Pour contrôler le territoire et asseoir leur (immense) pouvoir, les narcotrafiquants se livrent une guerre sans merci.


Un homme, la quarantaine, les yeux barrés de chatterton, torturé, étranglé, abattu de deux balles, a été retrouvé abandonné dans un terrain vague. Il était enveloppé dans du papier cadeau. Sans cet emballage cadeau, ce corps non identifié serait juste venu grossir les statistiques. Mais ce petit détail lui a valu une brève mention au journal télévisé. Tous les jours, les Mexicains sont bombardés de détails choquants, parfois étranges, sur des événements dus aux luttes territoriales entre bandes de trafiquants de drogue. Le journal El Universal affirme que la barre des mille assassinats commis depuis le début de l’année a été franchie le 15 mai, soit six semaines plus tôt qu’en 2006 et plus de trois mois plus tôt qu’en 2005 [le 22 juin, ce décompte macabre atteignait 1 429 assassinats].


Depuis la fin des années 1990 et la disparition des grands cartels colombiens, les trafiquants de drogue mexicains occupent la première place sur le continent. La cocaïne est produite dans les Andes, mais les Mexicains contrôlent 90 % des routes vers le marché des Etats-Unis, si l’on en croit des rapports américains, qui constatent également que les Mexicains sont de plus en plus impliqués dans la production et le trafic de métamphétamines. Quand on sait que les bénéfices rapatriés varient, selon les estimations, entre 8 milliards et 25 milliards de dollars par an, les flambées de violence territoriale n’ont rien d’étonnant. Elles ne datent pas non plus d’hier, sauf qu’elles n’avaient jamais atteint de telles proportions. La plupart des spécialistes expliquent cette spirale de la “narcoviolence” par l’importance qu’a prise le contrôle territorial depuis que le Mexique est devenu, pour la drogue, une zone de passage doublée d’un marché. Certains affirment aussi que la volonté quasi obsessionnelle des autorités d’arrêter les barons de la drogue a déclenché des luttes sanglantes pour le pouvoir au sein des organisations de trafiquants. Les arrestations encouragent aussi, dans les zones autrefois sous le contrôle des chefs emprisonnés, des tentatives d’annexions territoriales par des bandes rivales. Actuellement, la principale rivalité oppose le cartel de Sinaloa (dirigé par Joaquín “El Chapo” Guzmán) et le cartel du Golfe (dont l’ancien chef, Osiel Cárdenas, a été extradé vers les Etats-Unis en janvier). Mais il s’agit en fait d’une guerre par procuration, menée sur la plus grande partie du territoire mexicain. Elle est menée par des organisations locales qui s’affrontent sur le terrain. L’analyste Luis Astorga, spécialiste du narcotrafic, estime que le chaos actuel est lié à l’effondrement du système de parti unique qui a dominé la vie politique mexicaine jusqu’à l’an 2000. [Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a gouverné le pays pendant soixante et onze ans sans interruption.] Ce système non seulement fournissait un cadre à la corruption, mais surtout était assez puissant pour fixer des limites à la violence.
Face à cette montée de la violence, les observateurs s’interrogent : l’offensive militaire lancée il y a six mois par le président Felipe Calderón parviendra-t-elle à rétablir l’ordre dans les nombreuses zones du pays où la criminalité fait des ravages ? Certains estiment que la situation pourrait devenir bien plus grave encore. “Les risques sont très importants, aussi bien pour la présidence de Calderón que pour les institutions mexicaines”, assure Bruce Bagley
, un spécialiste du trafic de drogue de l’université de Miami. “C’est une vraie bombe à retardement qui vient d’être amorcée.”
Les opérations coup-de-poing ont commencé le 11 décembre 2006, quelques jours après l’entrée en fonctions de Felipe Calderón. Sept mille soldats ont alors été envoyés au Michoacán, un Etat du centre du pays où avaient eu lieu les violences les plus effrayantes de l’année dernière
– un soir, sept têtes tranchées avaient même roulé sur la piste de danse d’une discothèque. A l’heure qu’il est, quelque 25 000 soldats et policiers sont déployés dans tout le pays, mais les trafiquants ne paraissent guère intimidés. Début juin, le chef de la sécurité publique de l’Etat de Veracruz, dans l’est du pays, a reçu des menaces via un message posé à côté d’une tête coupée, et deux postes de police du Guerrero, un Etat de la côte pacifique, ont été attaqués à la grenade. Au même moment, des assassins abattaient deux hommes dans une entreprise de pompes funèbres de Mexico et deux grenades enveloppées dans du papier cadeau étaient découvertes dans le métro de la capitale. En mai, des hommes armés ont assassiné un responsable fédéral du renseignement, et un commando d’une cinquantaine de tueurs à gages a parcouru plus de 300 kilomètres dans le désert pour enlever 13 personnes dans une petite ville près de la frontière avec les Etats-Unis.

Résultat : d’après un sondage publié ce mois-ci dans le journal Reforma, environ 69 % des Mexicains estiment que le terme de “guerre” s’applique parfaitement à ce qui se passe actuellement. Et peut-on gagner une telle guerre ? “L’armée [mexicaine] ne peut pas davantage maîtriser une telle situation que les Américains et les Britanniques ne maîtrisent la situation en Irak”, assure Samuel González, un ancien haut responsable mexicain de la lutte contre le trafic de drogue.


“Calderón joue avec le feu”, fait valoir l’analyste politique Jorge Cepeda. “On a eu toutes les peines du monde à écarter les généraux du pouvoir dans les années 1940. Il est très dangereux de leur donner à nouveau un rôle clé.” En fait, de nombreux observateurs voient dans l’offensive de Calderón, lancée quelques jours après son investiture, une tentative de consolider son pouvoir après une très courte victoire, entachée d’accusations de fraude [son élection du 2 juillet 2006, avec une avance de 0,5 % des voix, a été contestée par l’opposition]. De leur côté, les militants des droits de l’homme craignent qu’une implication massive de l’armée n’ouvre la porte aux abus. Dans le même temps, Calderón cherche à éviter les comparaisons avec la Colombie du début des années 1990 – le baron de la drogue Pablo Escobar promettait alors une prime pour chaque policier tué – et cite volontiers l’exemple de la lutte contre la Mafia en Italie, qui a donné de meilleurs résultats.

Jo Tuckman
The Guardian

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