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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

jeudi 12 juillet 2007

Pas un mardi sans morts

Courrier international


Langage “Un tir dansla nuque signifie que c’est un traître ; dans l’oreille, que c’est un espion ; dans la bouche, qu’il a trop parlé, et dans le front, qu’il a été trop loin.” Tels sont les messages macabres que se lancent les trafiquants “de second rang” à travers les exécutions, relate El Mundo. Lorsqu’il s’agit “de signaler de plus gros poissons”, poursuit le quotidien madrilène, “la dernière tendance est d’utiliser Internet et les pages vidéo de YouTube”.

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A San Pedro Garza García, ville chic proche de Monterrey, vivaient tranquillement les chefs des cartels. Jusqu’au jour où tout a dégénéré. MONTERREY, NUEVO LEON (NORD-EST DU MEXIQUE)


La scène est contrastée. Sur la place principale de San Pedro Garza García, la mitrailleuse montée sur un Hummer couvre les arrières du convoi militaire. On célèbre un mariage dans la paroisse de Nuestra Señora de Guadalupe : le couple, issu de l’élite regiomontana [de Monterrey], convole dans les senteurs de 1 200 arums – l’ensemble de la décoration florale a coûté près de 3 000 dollars. Non loin des smokings et des robes longues, des silhouettes vert olive en armes sont postées sur les trottoirs ou cachées derrière les arbres. Camionnettes blindées et berlines BMW se mêlent aux véhicules militaires.
Nous ne sommes pas là pour les noces, insiste un soldat, qui explique qu’à une rue de là se trouve le siège de la police de San Pedro Garza García, attaqué il y a quelques semaines par un commando armé. Il n’empêche : une équipe de démineurs a fouillé minutieusement l’église avant que tout ce beau monde n’y pénètre. Car dans cette commune longtemps tranquille vivent au moins vingt des familles les plus riches du Mexique. Berceau de Cemex, numéro un mondial de la cimenterie, de la Femsa, première entreprise d’embouteillage d’Amérique latine, du Grupo Alfa, premier fabricant mondial de moteurs, de Vitro, deuxième producteur de vitrage de la planète, et de la Gruma, le numéro un de la tortilla, San Pedro Garza García a longtemps été surnommé “l’eldorado mexicain”. C’était le domaine des grandes familles mexicaines. Ce que l’on sait moins, c’est que les narcotrafiquants s’y sont installés, eux aussi, il y a plus de vingt ans. Désireux de faire vivre leurs familles dans un environnement tranquille et de scolariser leurs enfants dans les meilleures écoles, ils avaient, semble-t-il, conclu un pacte de non-violence. De fait, San Pedro était l’endroit idéal pour passer inaperçu

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Les maîtresses de maison ont été les premières à se rendre compte du changement de voisinage. Les nouveaux ne saluaient jamais, équipaient leurs maisons de portes électriques et ne laissaient jamais voir leur intérieur. Les soupçons se sont confirmés en août 2001, lorsqu’un trafiquant de drogue de l’Etat de Sinaloa et sa famille ont été arrêtés après s’être enfuis avec 6 millions de dollars. Pour les habitants du quartier, tous ces gens avaient l’air de venir “du Nord”, des Etats de Sinaloa, de Sonora et de Chihuahua. Et il est impossible qu’ils n’aient pas compris qui vivait là. “Nous vivons malheureusement dans une société matérialiste, et les familles de San Pedro s’intéressent beaucoup aux futurs maris de leurs filles, il faut que ce soit un bon parti”, explique Gilberto Marcos, président de la Fédération des conseils de quartier de Monterrey. “Alors, quand on voit qu’un homme a du pognon, on se dit que c’est une bonne chose, d’où la confusion.”


En 2005, l’ancien maire lui-même, affilié au Parti d’action nationale, Alejandro Páez, avait reconnu que les capos de la mafia avaient choisi cette région comme “dortoir” pour leurs familles. “Vu le niveau socio-économique de San Pedro, quelqu’un qui dépense beaucoup et a des habitudes de consommation fastueuses passe totalement inaperçu. C’est ce qui a fait l’attrait de San Pedro.” D’ailleurs, lors de l’arrestation d’un narcotrafiquant dans le quartier d’Hacienda El Rosario, Fernando Canales Clariond, qui était alors gouverneur de l’Etat, avait admis que sa fille était en classe avec celle du malfrat et qu’elles étaient amies intimes.
Il y a toujours eu des morts dans l’Etat du Nuevo León, souligne Héctor Manuel Valdez, expert criminel au ministère de la Justice du Nuevo León, mais jusque-là les meurtres étaient commis dans la banlieue de Monterrey, la capitale. Aujourd’hui, les assassinats ont lieu partout, et les journées de travail s’allongent lorsqu’il faut ramasser quelque 700 douilles chaque jour. Ses équipes stockent 300 linceuls pour les cadavres des jours prochains. San Pedro Garza García vit désormais au rythme des exécutions, qui se multiplient dans tout l’Etat. La guerre des cartels a déjà fait plus de 80 morts, dont 25 policiers et 1 député de l’Assemblée locale, sans compter une cinquantaine de disparus, parmi lesquels 2 journalistes. Selon les rapports des experts, près de 7 000 balles ont été tirées, soit l’équivalent de 250 kilos de plomb. Au cours des derniers mois, on a recensé un affrontement par semaine, et pas un seul “mardi sans mort”.



Monterrey a toujours représenté une zone stratégique



Voici l’explication de la police : le cartel du Golfe s’était installé à San Pedro Garza García et a régné longtemps sur l’Etat du Nuevo León, jusqu’à ce que “quelqu’un” y fasse entrer le cartel de Sinaloa, après l’évasion de prison de Joaquín Loera Guzmán [le 19 janvier 2001], qui a eu carte blanche pour s’y installer en échange de l’élimination de ses adversaires et de leurs Zetas [les sicaires du cartel du Golfe].

Selon un commandant de la police préventive qui quadrille la zone urbaine de Monterrey, les cartels “travaillent” au Nuevo León depuis trente ans, et il n’y avait encore jamais eu de problème. “Je ne sais pas si c’est une question de territoire ou non, mais il s’est passé quelque chose, car la situation s’est compliquée.”


“Apparemment, il y a eu une sorte de pacte entre les cartels pour la scolarisation des enfants, estime Gilberto Marcos, mais à un moment donné quelqu’un a laissé entrer un autre groupe et le massacre a commencé.” A San Pedro Garza García, il n’y avait ni vols, ni agressions, ni petit trafic de drogue, souligne l’ancien maire Mauricio Fernández. Il y avait un policier pour 1 000 habitants – contre un pour 100 000 dans la plupart des villes du pays. Puis le cartel a commencé à acheter des policiers, se souvient l’ex-édile, alors que San Pedro se targuait d’avoir la police la plus intègre du pays, une police entraînée en Israël comme les brigades américaines SWAT [équivalent du RAID ou du GIGN]. “C’est pour ça que les meurtres ont commencé. Tous les corps étaient infiltrés, et il arrivait qu’une même patrouille comprenne des policiers travaillant pour les camps opposés”, raconte Gilberto Marcos.


Ici, on ne se bat pas seulement pour le territoire, mais contre les traîtres. Et aussi pour la route, qui représente une connexion directe avec la ville de Laredo, à la frontière avec les Etats-Unis, précise Mauricio Fernández. Car, pour les cartels, Monterrey a toujours représenté une zone stratégique non seulement pour le transit, mais aussi pour le stockage de la drogue.
Le manuel d’autoprotection des citoyens de San Pedro Garza García vient d’être enrichi par l’ajout d’instructions en cas de fusillade, nous dit Gilberto Marcos. Les homicides par arme à feu sont désormais les plus courants. Il y a trois ans, c’était l’arme blanche qui prédominait. Les habitants, cependant, ne fuient pas, ils résistent. Certains, plus inquiets que d’autres, ont fait venir l’ancien maire de Palerme, qui avait mis à bas la Mafia italienne. “Il nous faut quelqu’un qui ait les tripes d’affronter les narcos avec force et détermination”, reconnaît Gilberto Marcos.

Alejandro Suverza


El Universal




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