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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

samedi 26 mai 2007

Le mur de l'ignominie

le monde

Les Américains bricolent leur mur


Une portion du mur à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, en Californie, jeudi 26 octobre. | AFP/Sandy Huffaker
AFP/Sandy Huffaker
Une portion du mur à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, en Californie, jeudi 26 octobre.

Un mur se construit patiemment à la frontière mexicaine. Par endroits, c'est un monstre rouillé de plus de 4 mètres de haut. Ailleurs, c'est un morceau de tôle rapiécée, une clôture à vaches. On pourrait le suivre sur des centaines de kilomètres sans se lasser. Ici, il fait dans la high-tech. Il est "invisible". Là, il est rudimentaire. C'est un reste de grillage, un enfant peut enjamber les barbelés.


Le "mur" a déjà une longue histoire. Il a vu le jour à San Diego sur le Pacifique, il y a vingt ans, quand l'Amérique débattait, comme aujourd'hui, d'une réforme de l'immigration qui mettrait un terme à l'afflux de clandestins. Progressivement, il a poursuivi sa course vers l'est, en même temps que le trafic se déplaçait pour le contourner.

Entre les gardes-frontières et les trafiquants, la course est permanente. La police traque-t-elle les empreintes dans la poussière ? Les clandestins traversent les pistes sur des morceaux de tissu pour ne pas laisser de traces.

Le "mur" se construit à l'américaine, de manière décentralisée, éparpillée. On chercherait en vain un architecte, un plan unique, un relevé de travaux. En 2006, le Congrès a solennellement décidé la création d'une "double barrière renforcée" sur un tiers de la frontière. Début mai, le chef de la Border Patrol (la police des frontières), David Aguilar, a reconnu que sur les 1 120 km de "mur" prévus par le Congrès, seuls 590 km étaient réellement programmés.

A Naco, dans le sud de l'Arizona - 800 résidents côté américain, 8 000 côté mexicain -, la paroi de 7 km qui traverse la ville depuis dix ans a été renforcée. On a cloué des tubes sur la tôle pour empêcher les mains de s'y agripper. Près de Nogales, la garde nationale a installé des "barrières Normandie". Ce sont de vieux rails de chemin de fer, plantés en X, qui rappellent les plages du Débarquement.

Dans l'Arizona, la frontière (600 km) est censée être entièrement verrouillée fin 2008. Sur la carte, on voit les trajets qui doivent être allongés : 40 km à l'est de Naco. Au-delà, l'entreprise semble démesurée. Le mur s'évanouit dans le sable et les épineux. La police des frontières ne cache pas qu'elle ne maîtrise pas grand-chose. "A l'heure actuelle, nous avons le contrôle dans certaines zones", dit pudiquement le porte-parole du secteur de Tucson, Jesus Rodriguez.

A deux heures de Tucson, la frontière traverse le territoire de la nation Tohono O'odham, l'une des huit tribus indiennes qui vivent à cheval entre les deux pays. La Border Patrol a mené de longues négociations avec le conseil tribal. Celui-ci a accepté de ramener de 12 à 3 le nombre de "postes-frontières non officiels" tolérés sur son territoire. La tribu a eu le choix de la barrière. Elle a adopté le style "Bollard". Ce sont des tuyaux creux, alignés. Ils bloquent les véhicules mais laissent passer l'eau, les animaux et les hommes. Pour la police, c'est un net progrès. "Si les étrangers en situation irrégulière passent à pied plutôt qu'en voiture, dit le porte-parole, nous avons plusieurs heures, voire une journée, pour les arrêter."

C'est la philosophie de la Border Patrol. "Le mur n'est pas là pour empêcher les gens de rentrer. Il est là pour les ralentir. Il nous permet de gagner du temps pour les appréhender." Le secteur de Tucson couvre 10 % de la frontière mais représente 40 % des arrestations de clandestins et des saisies de drogue. C'est le point de passage le plus fréquenté du pays. "Le centre de l'univers pour la police des frontières", résume le porte-parole. En 2006, 392 000 personnes ont été appréhendées dans le secteur (et 272 tonnes de marijuana saisies).

Quand le président George Bush est venu en Arizona, début avril, il s'est félicité des "progrès" accomplis. La Maison Blanche a cité une chute de 30 % des interpellations en six mois, signe d'une baisse des tentatives de passage, probablement due au renforcement de la surveillance. "Je ne sais pas où ils trouvent leurs chiffres à Washington, dit le porte-parole. Ici, on a diminué de 12 %, c'est tout." L'immigration, dans ce secteur, n'a qu'à peine été découragée.

Il y a encore 1 000 interpellations chaque nuit. "Il y a peut-être eu une diminution quelque part. Mais cela veut dire qu'ils traversent ailleurs, explique Sue Goodman, la responsable de l'association Humane Borders. C'est comme lorsqu'on place un rocher dans un torrent. L'eau passe de chaque côté." Humane Borders, qui alimente dans le désert 86 réserves d'eau surmontées d'un grand drapeau bleu, continue à distribuer les mêmes quantités. "Cela fait sept ans que nous sommes là. Il n'y a jamais eu une seule mesure qui change l'équation fondamentale."

Le consulat du Mexique fait le même constat : 42 morts ont été recensées depuis janvier dans le désert. C'est le même nombre qu'en 2006. Si le renforcement de la surveillance a eu un impact, c'est sur la tension qui règne à la frontière. Les routes traditionnelles des bandes de trafiquants ont été perturbées. "Il y a plus de violence", reconnaît le porte-parole. Le prix du passage a augmenté (1 500 dollars pour un passage jusqu'à Phoenix). Il arrive aussi que les trafiquants prennent des clandestins en otage, pour obtenir une rançon de leur famille. "Le mur ne servira à rien, affirme le porte-parole du consulat mexicain, Alejandro Ramos. Les gens vont continuer à passer mais le danger sera plus grand."

Certains préfèrent s'organiser eux-mêmes. Comme Richard Hodges, un modeste propriétaire d'un ranch. Il ne porte pas le traditionnel chapeau de cow-boy mais une tenue de mécano et sa casquette de vitrier, son deuxième métier. Richard Hodges en avait assez. En trois ans, 17 corps ont été retrouvés sur sa propriété.

"Ce qui nous a mis dans cette situation, dit-il, ce sont les compagnies américaines, à la recherche de main-d'oeuvre bon marché." Il a accepté que les "minutemen" construisent une barrière de mailles d'acier "de style israélien" sur ses terres. Les "minutemen" sont les membres de l'organisation de "patriotes" qui entendent sécuriser eux-mêmes la frontière si le gouvernement ne le fait pas. "Je ne voudrais pas laisser penser qu'on a de la haine pour qui que ce soit, dit M. Hodges. Mais si nous sommes mobilisés, alors les trafiquants iront ailleurs."

Le mur de M. Hodges est une clôture de luxe. Elle est argentée, haute de 4 mètres, et brille de tous ses reflets jusqu'aux monts Huachuca. De loin, elle a l'absurdité d'une frontière au milieu de l'océan. Il suffit de faire quelques dizaines de mètres pour la contourner. Mais, comme dit un policier, "ce n'est pas un mur, c'est une proclamation".

Corine Lesnes

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