La nécessité d'une presse libre diversement appréciée dans le monde
LEMONDE.FR avec AFPSi 56 % des habitants de quatorze pays estiment que la liberté de la presse est importante pour garantir une société libre, ils sont 40 % à considérer que la stabilité sociale doit primer, selon un sondage pour la BBC publié lundi 10 décembre. "L'opinion mondiale est partagée sur l'importance de la liberté de la presse", concluent les enquêteurs.
C'est en Amérique du Nord et en Europe que l'on considère le plus la liberté de la presse comme étant essentielle. Près de 70 % des personnes interrogées y jugent qu'une presse libre prime sur la nécessité de conserver la stabilité sociale.
11 344 personnes ont été interrogées dans quatorze pays (Allemagne, Afrique du Sud, Brésil, Egypte, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Inde, Kenya, Mexique, Nigeria, Royaume-Uni, Russie, Singapour et Venezuela). Cette enquête a été réalisée par l'institut de sondage international GlobeScan pour BBC World Service, qui fête ses soixante-quinze ans. "Alors que les gens défendent en général la liberté des médias, la vision occidentale de la nécessité d'une presse libre pour garantir une société libre n'est pas universellement partagée dans toutes les régions du monde", relève Doug Miller, président de GlobeScan.
LA CONCENTRATION DES MÉDIAS INQUIÈTE
Les pays occidentaux où la liberté de la presse est prépondérante sont plutôt critiques concernant l'honnêteté et l'exactitude des faits rapportés : 28 % seulement des Allemands considèrent que la performance de leurs médias en la matière est bonne, 29 % au Royaume-Uni et 29 % aux Etats-Unis. Ils sont 44 % au Venezuela, 49 % en Afrique du Sud, 58 % au Nigeria et 61 % au Kenya.
Dans les pays où la stabilité sociale est plus importante que la liberté de la presse, les Indiens (61 %) et les habitants des Emirats (52 %) estiment que les faits sont correctement rapportés, contrairement aux Russes (27 %), aux Mexicains (28 %), aux Brésiliens (31 %) et aux ressortissants de Singapour (37 %). 56 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête ont estimé que la presse dans leur pays était libre de rapporter l'actualité sans être biaisée. Seulement 19 % ont pensé qu'il y avait peu ou pas de liberté des médias dans leur pays.
L'enquête a constaté des inquiétudes sur la concentration des médias au sein d'un nombre de groupes de presse de plus en plus réduit : une grande majorité des personnes interrogées au Brésil (80 %), au Mexique (76 %), aux Etats-Unis (74 %) et au Royaume-Uni (71 %) s'inquiètent notamment que l'opinion politique d'un propriétaire puisse influencer la ligne éditoriale des médias de son groupe.
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