Bio et OGM
Fronde écologiste contre une réglementation de l'UE sur l'appellation bio
La nouvelle réglementation concernant les produits bio, décidée mardi 12 juin à Luxembourg par les ministres de l'agriculture des Vingt-Sept, suscite de vives critiques. Après Greenpeace, qui a estimé mardi que cette nouvelle réglementation "met en danger le secteur de l'agriculture biologique", c'était au tour mercredi des Verts et du Mouvement écologiste indépendant (MEI) de dénoncer ces nouvelles normes.En cause, notamment, la tolérance accordée par Bruxelles à des traces d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les produits bio. Après un an et demi de négociations, les Vingt-Sept ont en effet décidé qu'un produit fini devra contenir au moins 95 % (en masse) d'ingrédients biologiques pour bénéficier de cette appellation, au lieu de 70 % précédemment. Mais ces ingrédients pourront également contenir des traces d'OGM avec une tolérance de 0,9 % au maximum.
"L'EUROPE VIENT AMOINDRIR LE LABEL BIO"
Pour la Commission européenne, c'est une mesure de bon sens pour protéger les producteurs de bio contre des contaminations accidentelles d'OGM. Ces derniers devront toutefois prouver que la contamination ne résulte pas d'une négligence de leur part.
Mais les écologistes ne l'entendent pas de cette oreille. Pour Yann Werling, porte-parole des Verts, "c'est la crédibilité du bio qui est menacée auprès des consommateurs". "L'Europe vient amoindrir le label bio pour permettre la tromperie des consommateurs et le développement d'une filière bio moins regardante, de type industriel", ajoute-t-il en estimant que l'agriculture et la nourriture biologiques sont "en danger".
"En imposant cette nouvelle réglementation, l'Union européenne ne tient pas compte des avertissements de nombreux scientifiques quant aux effets potentiellement nocifs des OGM sur la santé", écrit de son côté Monique Marquet, vice-présidente à l'environnement du MEI dans un communiqué. L'UE "prend le risque de déstabiliser totalement les agriculteurs qui ont fait l'effort de se lancer dans l'agriculture biologique et, en trompant le consommateur, de diminuer encore la confiance des populations vis-à-vis des instances européennes", ajoute-t-elle.
Enquête | Infographie | Eclairage
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