FAIRE LE TRAVAIL QUE LES AMÉRICAINS NE FONT PAS
George Bush veut promulguer une nouvelle loi sur l'immigration en 2007
LEMONDE.FR avec AFPLa guerre sans nom |
Sur le blindé : Garde nationale (Le courrier international) |
Dessin de Bob Engelhart |
paru dans The Hartford Courant(Hartford (Connecticut)) |
Le monde, edito. A Yuma, en Arizona, près de la frontière avec le Mexique, M. Bush a de nouveau plaidé, lundi dans un discours devant des gardes-frontières, pour une réforme "globale" des lois sur l'immigration. "C'est cette année qu'on doit la faire", a-t-il dit. M. Bush ne peut guère espérer une telle réforme en 2008, année qui sera dominée par l'élection présidentielle. Cette réforme doit associer, selon lui, un renforcement des frontières, une lutte accrue contre l'immigration et le travail clandestins et la régularisation d'une partie des 11 ou 12 millions d'étrangers qui travailleraient illégalement aux Etats-Unis, selon les estimations. Le retrait d'Irak que les démocrates tentent d'imposer à M. Bush en 2008 donne lieu à un bras de fer. Mais, sur l'immigration, "je crois que le climat est bon en ce moment. Je crois que les gens veulent sincèrement se rassembler et rédiger un bon projet", a dit M. Bush. "FAIRE LE TRAVAIL QUE LES AMÉRICAINS NE FONT PAS" Le chef de la majorité démocrate Harry Reid a indiqué qu'il était d'accord, qu'"il faut passer une réforme globale de l'immigration cette année", et annoncé un débat parlementaire de deux semaines en mai. La frange la plus conservatrice du parti républicain est particulièrement hostile à la réforme, considérant que la régularisation de millions de clandestins constituerait une "amnistie" injustifiable. M. Bush a répété lundi qu'il était hostile à toute "amnistie", que les clandestins devraient payer une "amende importante" pour avoir enfreint la loi, et qu'ils n'auraient pas automatiquement accès à la citoyenneté américaine. Il a souligné l'importance pour l'économie américaine de ces travailleurs qui viennent "faire le travail que les Américains ne font pas". M. Bush a invoqué tous les maux liés à l'immigration clandestine, criminalité, trafics d'êtres humains, les pressions pesant sur les écoles et les services locaux. Il a jugé "inapplicable" de renvoyer tous les clandestins chez eux.DEMANDER AUX IMMIGRÉS DE "S'AUTO-EXPULSER" Des propositions circulant actuellement, décrites par la Maison Blanche comme de simples pistes de travail, viseraient à convaincre les républicains récalcitrants. Les clandestins pourraient obtenir un visa de travail, mais devraient commencer par rentrer chez eux et payer 3500 dollars, une fortune pour beaucoup d'entre eux. Pour obtenir un statut de résident permanent, ils devraient retourner chez eux, faire une demande officielle et payer 10 000 dollars. Ces dispositions sont déjà dénoncées par le parti démocrate, qui y voit une excuse pour enterrer la réforme. "Si le président voulait vraiment un débat sérieux, civil et concluant sur l'immigration, il n'avancerait par des propositions inapplicables demandant aux immigrés de 's'auto-expulser'", a déclaré un porte-parole du parti démocrate, Luis Miranda, estimant que M. Bush veut que "rien ne soit fait". Plusieurs milliers de personnes ont manifesté durant le week-end à Los Angeles contre ces propositions. Une journée nationale d'action en faveur des immigrés est prévue mardi. |
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