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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

mercredi 12 décembre 2007

Mexique a 7 ans du PAN

Une violence omniprésente

RFI

Les femmes mortes de Ciudad Juarez sont enterrées souvent anonymement dans les cimetières des petits villages du désert.(Photo : Patrice Gouy / RFI)

Les femmes mortes de Ciudad Juarez sont enterrées souvent anonymement dans les cimetières des petits villages du désert.
(Photo : Patrice Gouy / RFI)

Au Mexique, la violence est partout : institutionnelle avec la corruption et l’absence d’un véritable Etat de droit, domestique avec plus de quatre femmes assassinées chaque jour, politique avec la lutte contre la drogue. Les causes de cette violence sont multiples et à rechercher sans doute dans l’histoire même du pays.

De notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Les Mexicains n’ont plus confiance dans leurs institutions parce que l’État de droit, au cœur des promesses électorales, n’a pas été rétabli et que la réforme de l’Etat est en panne. En juillet 2000, le Mexique pensait avoir assuré son avenir démocratique en mettant un terme aux 71 ans de régime autoritaire et corrompu du PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel.

Sept ans déjà ont passé, mais la société mexicaine a l’impression que le pays stagne. L’insécurité est toujours le premier souci de la population. Il y a quotidiennement 411 plaintes pour agression déposées dans la ville de Mexico et l’on risque sa vie pour trois fois rien : un téléphone portable, son portefeuille, un sac à main ou sa voiture si elle est neuve. Pour ne pas se faire assassiner, les gens ont appris à lever bien haut les mains et à donner ce qu’ils ont. La police n’est jamais là ou bien, complice, elle ferme les yeux ou touche son pourcentage.

Absence d’Etat de droit

Faute de justice, l’ordre social se dilue. Les automobilistes ne respectent plus le code de la route : c’est le plus fort qui passe ; la piraterie s’étale partout grâce à la corruption, les élèves de médecine achètent les résultats des examens de l’internat, le syndicat des professeurs vend les postes de l’Education nationale. Les hommes politiques se remplissent les poches. Tout le monde triche et il est illusoire de pouvoir rester dans la légalité. De ce fait, de nombreux conflits se règlent de manière radicale. Le Mexique a l’un des taux d’homicide les plus forts du monde. On dénombre 15 assassinats pour 100 000 habitants, dix fois plus que la moyenne européenne. La violence est partout, conséquence d’un grand déficit de justice.

Pour Elena Azoala, conseillère du procureur général de la République, professeur de sociologie, « les causes fondamentales de cette violence sont à associer aux énormes inégalités de la société. Non seulement il y a la pauvreté qui explique la violence, mais surtout l’écart qui existe entre ceux qui gagnent peu et ceux qui sont immensément riches. Il est effectivement incroyable que le Mexique ait 12 milliardaires en dollars et 60 % de sa population qui vit avec moins de 3 dollars par jour.

Il y a également un taux de chômage caché très élevé, et beaucoup de gens dont le salaire ne leur permet pas de vivre décemment. Ce monde qui vit dans une grande pauvreté fabrique des délinquants, en particulier chez les jeunes gens qui ne trouvent pas de travail et qui ne peuvent que s’orienter vers la criminalité liée à la drogue, au vol, à la prostitution, au piratage, à la contrebande, c'est-à-dire dans l’économie informelle.

La femme est la plus touchée

Plus de 7000 femmes et jeunes filles ont été assassinées entre 1999 et 2006. C’est le chiffre officiel et il ne prend en compte que les homicides. « Ce n’est malheureusement que la pointe de l’iceberg d’une violence généralisée, tolérée par l’Etat qui n’a jamais réformé quoique ce soit pour enrayer ce phénomène », souligne Marcela Lagarde de l’Union Internationale des Femmes, qui précise que « dans la majeure partie des cas, la justice n’a jamais trouvé un coupable ni réalisé une arrestation ».

Cette violence exercée contre les femmes trouve son paroxysme avec les mortes de Ciudad Juarez. Dans cette ville frontière, au nord du Mexique, se trouvent les usines maquiladoras, des usines tournevis qui emploient principalement de la main-d’œuvre féminine. Cinq cents jeunes femmes, pour la plupart célibataires, ont été retrouvées assassinées dans le désert tout proche, violées, mutilées, sans que le gouvernement de Vicente Fox ni celui de Felipe Calderon ne prennent les choses en main.

Maria Lopez Urbina, la juge spéciale nommée par Vicente Fox a repris un à un les dossiers, a interrogé les parents des victimes. Six mois plus tard, elle a remis ses conclusions au président signalant plus de 100 anomalies dans les rapports réalisés par la police, le ministère public et même les juges d’instruction. Elle a détecté quantité de négligences, d’omissions, d’obstructions à la justice et d’une manière constante, une immense corruption. Après avoir fourni cette liste accablante pour l’administration de la justice, Maria Lopez Urbina a été suspendue de ses fonctions… « C’est là que l’on mesure la violence institutionnelle ! », souligne Marcela Lagarde.

Violence culturelle

Certains parlent d’une violence culturelle qui trouve ses racines dans la brutalité de l’histoire mexicaine : trois siècles de colonisation espagnole, un siècle de dictature après l’indépendance, une révolution meurtrière suivie de 71 ans d’un régime autoritaire et corrompu.

Catherine Heau, professeur d’histoire à l’Ecole Nationale d’Anthropologie ne craint pas de souligner « qu’au Mexique, il n’y a jamais eu de distinction entre la police, la justice et les malfrats. C’est vraiment celui qui a de l’argent qui achète. Cette pratique est celle qui prévalait sous les gouvernements du PRI, mais celui-ci répartissait une partie du magot à sa clientèle électorale. Aujourd’hui, avec l’arrivée de la droite conservatrice au pouvoir, l’argent est toujours volé mais n’est plus redistribué : une des seules solutions proposée à la population est de passer de l’autre côté de la frontière.

Les cartels de la drogue

Sept cartels se partagent le Mexique pour acheminer, bon an mal an, entre 400 et 500 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis et dix fois plus de marijuana.

Pour lutter contre ce fléau, depuis 2000 les gouvernements de la transition démocratique ont entrepris une guerre frontale contre le trafic de drogue. 25 000 trafiquants, dont plus d’une centaine de barons et opérateurs financiers, ont été arrêtés. Une situation qui peut se comparer à celle de la Colombie dans les années 1980 par le degré de pénétration des cartels dans la structure de l’État et pour la violence qu’ils génèrent.

Les CD des narco-corridos ne craignent pas les pochettes violentes.(Photo : Patrice Gouy / RFI)

Les CD des narco-corridos ne craignent pas les pochettes violentes.
(Photo : Patrice Gouy / RFI)

Les affrontements des cartels ont été fortement médiatisés, car ils sont généralement très spectaculaires : règlements de compte en pleine rue, décapitations, fusillades sanglantes, saisies fabuleuses de millions de dollars ou de tonnes de cocaïne. Une violence qui fascine certaines couches de la société et qui a donné naissance à une narco-culture avec ses emblématiques narco-corridos, des romances qui chantent les exploits des trafiquants de drogue et banalisent la violence en racontant les affrontements entre bandes de trafiquants, le sang pour le sang.

Pour Catherine Heaux, spécialiste des narco-corridos cette banalisation est très grave : « Il y a un retour en arrière de tout ce que la société avait gagné en politique. Ces chansons, vendues à des millions d’exemplaires, valorisent la violence, le macho, la corruption, l’argent, la réussite individuelle et sans aucune morale, et renvoient à un univers social où plus rien n’est choquant. Cela signifie que tout le travail qui a été fait pour démocratiser le Mexique ne trouve aucun écho chez ces gens. C’est un retour au fatalisme : il vaut mieux vivre comme un roi pendant cinq ans que pauvre pendant 55 ans. »

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