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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

mercredi 1 août 2007

The Take

Courrier international

INTERVIEW •

"Le FMI remet profondément en question la démocratie"


A la fin de 2001, l'économie de l'Argentine s'effondrait, précipitant dans le chaos social et politique l'élève modèle du FMI. Durant la crise, en 2002-2003, Naomi Klein, l'auteur de No Logo, et son mari, Avi Lewis, ont réalisé un documentaire sur les usines reprises par leurs ouvriers, The Take, actuellement dans des salles françaises. Courrier international les a rencontrés lors d'un passage à Paris.

Pourquoi avoir choisi l'Argentine pour The Take ?

AVI LEWIS : Dans les années 1990, l'Argentine a été un laboratoire pour les politiques néolibérales : on l'a incitée à privatiser massivement son secteur public, à déréglementer très rapidement son économie. Quand il était président, Carlos Menem a appliqué avec enthousiasme les méthodes préconisées par le FMI. Par exemple, les chemins de fer nationaux ont vu du jour au lendemain leurs effectifs ramenés de 100 000 à 10 000 salariés. Quand ce modèle s'est effondré, les gens ont cherché des solutions par eux-mêmes. Ils avaient perdu toute confiance dans la classe politique et dans les conseils économiques concoctés à Washington. Ils ont voulu récupérer la possibilité de décider eux-mêmes, par leur vote, au plus près de leurs problèmes quotidiens. Rien qu'à Buenos Aires, plus de 2 000 assemblées de quartier se sont formées pour préparer les meetings de protestation [le gel des comptes bancaires avait d'un coup paupérisé tous les Argentins, y compris les classes moyennes], organiser des banques alimentaires, des bourses aux emplois. Nous étions là et nous filmions toute cette effervescence démocratique. Les mouvements sociaux ont pris de multiples formes, dont l'une nous a particulièrement intéressés : le Mouvement national des entreprises récupérées.
NAOMI KLEIN : Nous avions décidé depuis un moment déjà de faire un film sur les alternatives possibles face à la crise que nous voyions monter dans le système néolibéral. Nous avions été de toutes les manifestations, de tous les forums [du mouvement altermondialiste] et nous commencions à sentir les limites de la simple protestation. Un peu partout, la crise s'aggrave, l'écart se creuse entre riches et pauvres, la privatisation conduit à aggraver la corruption et le chômage. Mais chaque fois que nous avons essayé de débattre avec les gens qui appliquent les recettes néolibérales, au lieu d'assumer et de dire : "On fait ça parce que c'est très efficace, que ça crée des emplois et de la richesse", ils répondaient : "Il n'y a rien d'autre à faire". Le plus grand obstacle que nous ayons rencontré, c'est ce fatalisme, cette idée qu'il n'y a pas d'alternative. Alors, nous avons voulu trouver des exemples qui allaient à l'encontre de cette idée. Nous commencions nos recherches quand l'Argentine a connu cette crise spectaculaire de décembre 2001, avec des dizaines de milliers de personnes dans les rues tapant sur des casseroles, cinq présidents en trois semaines, ces assemblées de quartier et ces unions de chômeurs. Nous voulions suivre des expériences sur la durée, alors nous nous sommes installés pour plusieurs mois et nous avons filmé. Le contexte économique et le rôle du FMI sont à peine effleurés dans votre film.
C'est peut-être dommage pour les spectateurs qui ne connaissent pas la situation de l'Argentine à l'époque ?
AVI LEWIS : On aurait pu faire un film entier sur les politiques du FMI en Argentine, mais d'une part il en existe déjà, et d'autre part nous voulions montrer une histoire qui donne de l'espoir. Et nous avons choisi comme fil conducteur celle de l'occupation de la Forja San Martín, une usine de pièces détachées pour l'automobile. Nous avons suivi Freddy Espinosa, le président des ouvriers de la coopérative Forja, du premier jour de l'occupation de l'entreprise en faillite jusqu'au redémarrage de la production six mois plus tard. Pour ce qui est de la situation économique et politique du pays, nous l'avons résumée dans les dix premières minutes du film. Nous voulions faire un documentaire, pas une conférence !
NAOMI KLEIN : Cela dit, impossible d'évoquer l'Argentine sans parler du FMI. N'oubliez pas que ce pays était leur vitrine. Le FMI est une sorte de fantôme pour les Argentins. Tout le monde sait qu'il est là mais on ne le voit pas, il n'a pas de visage. Pendant la préparation des élections de mai 2003, où l'ancien président Carlos Menem affrontait notamment Néstor Kirchner, une délégation du Fonds est venue à Buenos Aires pour rencontrer tous les candidats et s'assurer que, quel que soit le vainqueur, les principes de base de la politique du FMI seraient respectés. Ce qu'ils appellent la "stabilité macroéconomique". Ils ont fait la même chose au Brésil avant l'élection de Lula, la même chose en Corée du Sud – où ils ont fait signer à tous les candidats un engagement pour l'avenir. La démocratie est profondément remise en question par ces pratiques. Le peuple garde-t-il ou non le contrôle de l'économie ou sont-ce des gens non élus qui doivent décider pour lui, ailleurs ? Le résultat est que les gens deviennent cyniques et désabusés, parce qu'ils ont l'impression que, quel que soit le candidat qu'ils élisent, ils auront la même politique.

AVI LEWIS : Une scène du film montre quelques instants le représentant du FMI. Pour la tourner, nous avons dû faire la planque pendant une journée entière sur le parking de l'hôtel où était descendue la délégation. Ces gens cultivent la discrétion, ils n'accordent pas d'interviews, ne font pas de conférences de presse. Alors qu'ils ont leur mot à dire sur tout ce qui se décide en Argentine ! Votre film finit par un happy end. Ces quelques ouvriers qu'on voit au début rentrer timidement dans leur ancienne usine déserte, on les voit dans les dernières images produire à nouveau des pièces détachées. Vous ne connaissiez pourtant pas l'issue, au début du tournage ?

AVI LEWIS : Pour nous, l'essentiel était d'avoir le début. Le premier jour d'une occupation. La fin, bien sûr, on ne la connaissait pas. Cela pouvait se terminer par un échec, par une expulsion, par une répression, par des disputes internes. Mais en fait, ces gens étaient légalistes, ils ont tout fait par voie de justice. Ce n'était pas très spectaculaire, ça n'allait pas vite. Au bout de cinq mois, nous n'avions plus d'argent, nous avons dû rentrer au Canada pour commencer le montage. Et une semaine avant la date limite, ils ont recommencé à produire : nous avons pris l'avion et nous avons filmé ça. D'où le happy end !

Propos recueillis par Sophie Gherardi

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