Gay Pride de Mexico
Aujordhui ne parle pas de AMLO, a un an du "fraude" electoral au Mexique, ou des declarations du chinois à propos de l'argent trouve pour financer la campagne electoral du PAN (Felipe Calderon). En atendant on publie celà:
L'homophobie reste enracinée dans la société mexicaine
Des milliers d'homosexuels et de travestis ont défilé à Mexico, samedi 30 juin, sous l'arc-en-ciel de la Gay Pride. Deux Etats mexicains - Coahuila (nord) et la capitale - ont légalisé, en novembre 2006, les unions civiles entre partenaires du même sexe. Chaque fin de semaine, plus de 10 000 jeunes "gays" font la fête dans les bars de la Zona Rosa, le quartier sans tabous de Mexico. Pourtant, l'homophobie reste enracinée dans la société mexicaine. Elle imprègne la police, l'appareil judiciaire et les médias, selon le journaliste Fernando del Collado, 40 ans, auteur d'un livre sur les meurtres commis contre les homosexuels, Homophobie, haine, crime et justice.Cet ancien collaborateur du quotidien Reforma a étudié des dizaines de dossiers, sur les 387 assassinats d'homosexuels (dont 15 femmes) recensés au Mexique entre 1995 et 2005. Le chiffre réel serait proche de 1 000, estime la Commission citoyenne contre les crimes de haine dus à l'homophobie. Selon elle, 98 % de ces meurtres sont restés impunis, et seules 17 familles persistent à exiger que l'on découvre les coupables. Souvent, les parents des victimes n'osent même pas venir réclamer les corps à la morgue.
Pour Fernando del Collado, de tels crimes expriment la haine d'une sexualité différente. Plus de la moitié des victimes sont mortes poignardées (avec en moyenne douze blessures), égorgées ou étranglées. Les autres ont subi des humiliations, des coups, des tortures, des mutilations, ont été défigurées au couteau ou avec des tessons de bouteille.
Inspirée du code Napoléon, la loi mexicaine n'a jamais pénalisé l'homosexualité, mais la culture machiste l'a toujours réprimée avec vigueur. "Interdite aux chiens et aux homosexuels", affichaient, en 2000, les propriétaires d'une piscine d'Aguascalientes (centre). Même dans le havre de tolérance qu'est la région de Juchitan (Etat d'Oaxaca), où des hommes habillés en femmes, les muxhes, sont acceptés par la société zapotèque, la police organise des expéditions punitives contre les homosexuels et les travestis.
CAS EXEMPLAIRES
Ces préjugés empêchent policiers et magistrats de découvrir les coupables, souligne Fernando del Collado : "Presque toujours, ils cherchent à enfermer ce type de crime dans le registre passionnel", même lorsque les circonstances matérielles suggèrent d'autres pistes. Parmi les cas exemplaires, il relève celui de Francisco Estrada, médecin défenseur des malades du sida, retrouvé torturé et étranglé avec deux de ses amis à Mexico, en 1992, ou encore celui d'Octavio Acuna, un autre militant homosexuel, poignardé en juin 2005 à Queretaro (centre), l'un des bastions du catholicisme conservateur : les autorités se sont acharnées à démontrer qu'il s'agissait d'un meurtre fortuit. Rares sont ceux qui revendiquent leurs crimes, comme le jeune militaire Raul Osiel Marroquin, arrêté en janvier 2006 pour avoir séquestré et tué quatre homosexuels. "J'ai rendu service à la société", avait-il lancé aux journalistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire