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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

vendredi 18 mai 2007

Traverser le "mur" mythique

Le monde

Trente-deux caméras surveillent les 50 km de frontière qui dépendent du secteur de Naco.

A Naco, dans l'Arizona, la police et la garde nationale traquent les Mexicains qui veulent franchir la frontière


l'heure où le Congrès, à Washington, reprend les discussions sur le projet de loi qui permettrait de régulariser les 12 millions de sans-papiers qui vivent aux Etats-Unis, la police des frontières de Naco commence, mercredi 16 mai, une journée ordinaire. Depuis plusieurs jours, le thermomètre affiche 38 degrés dans le sud-est de l'Arizona. La canicule est en avance, cette année.

Dans la salle des commandes, l'équipe du matin a pris ses quartiers devant les écrans de télévision. Trente-deux caméras surveillent les 50 km de frontière qui dépendent du secteur de Naco. Dehors, dans un enclos entièrement grillagé - la "cage", comme dit le porte-parole de la patrouille -, sept Mexicains qui viennent d'entrer clandestinement aux Etats-Unis attendent d'être ramenés à leur point de départ. Ce sont les retardataires, ceux qui ont préféré tenter leur chance à l'aube, en espérant profiter de la relève de la garde derrière les caméras.

La nuit a été plus encombrée. "En ce moment, on en attrape de 200 à 300 tous les jours", affirme Jeffrey Smith, le porte-parole.

Les surveillants des caméras portent l'uniforme de l'armée. Ils font partie des renforts de la garde nationale, que le président Bush a réquisitionnés il y a un an pour venir au secours de la patrouille des frontières, débordée. Ils n'effectuent pas d'arrestations mais sont employés à la surveillance, à l'entretien des véhicules. Et à la construction de ce "mur" mythique entre les deux pays dont les nationalistes républicains espèrent qu'il mettra fin à leur cauchemar d'une Amérique "envahie".

L'événement du matin est l'arrivée sur les écrans d'une petite fille. "Deux ans à tout casser", dit l'un des militaires. Les caméras ont surpris la mère et la fille en train de franchir le mur en plein Naco. Elles étaient accompagnées d'un homme. "Si on peut appeler ça un homme", bougonne le militaire. La petite est tombée, en redescendant du côté américain. Elle est blessée. A cet endroit le "mur", une paroi de tôle rouillée, mesure 4 mètres de haut. Sa mère est restée à ses côtés. L'homme a préféré partir. Il a repassé le mur. Rapidement, une ambulance arrive. "Blessure à la tête", annonce la radio.

Le commissariat de la police des frontières de Naco ne cesse de s'agrandir. Il avait été construit pour 20 agents. Ils sont maintenant 300. "En 2003-2004, c'était de la folie, raconte Jeffrey Smith. On en arrêtait 600 à 800 toutes les nuits. Après, ça a ralenti. Le trafic est passé plus à l'ouest : on a mobilisé des troupes là-bas. Et maintenant, voilà que ça reprend par ici."

Sur certains points de la frontière, le nombre de passages est en diminution. A d'autres endroits, c'est l'inverse, malgré la répression accrue depuis un an. "C'est la perspective d'une amnistie qui attire les gens", dit le porte-parole.

COURSE DE VITESSE

En fait d'amnistie, le projet dont le Congrès est saisi parle plutôt de régularisation sous peine d'une forte amende (au moins 3 000 dollars). Mais pour les candidats à l'immigration, la jeune fille de 17 ans apeurée, implorant de l'aide dans la "cage", ou le garçon en blouson de toile qui a signé d'une croix sa fiche signalétique, faute de pouvoir écrire son nom, une amende, c'est une promesse. Il est 10 h 30. La caméra a pris dans son objectif un groupe de onze clandestins. Le militaire lance un appel radio. Pour la patrouille, c'est une course de vitesse. Il faut réussir à appréhender les migrants avant qu'ils ne puissent se fondre dans la population largement hispanique de la localité, ou rejoindre les véhicules des passeurs en embuscade.

Le groupe s'est divisé. "J'en vois deux, un homme et une femme. Ils sont encore à plusieurs centaines de mètres de la route", dit l'homme derrière la caméra. Sur le terrain, les policiers sont descendus de leurs véhicules et avancent à pied dans les fourrés d'épineux qui parsèment le désert. La caméra les perd de vue.

Tout à coup, la radio annonce : "Ça y est. On les a tous." Soulagement au QG. "Bravo les gars !" Deux heures plus tard, tout est réglé. Le groupe des onze est dans la "cage", en attente de comparaître devant les écrans high-tech des policiers chargés de prendre leurs empreintes digitales et de vérifier leur casier judiciaire.

La petite fille a été conduite à l'hôpital de Bisbee, à 25 km au nord. On lui a fait des points de suture et elle a déjà été ramenée au poste-frontière avec sa maman. Elles ont eu droit à la procédure dite "compassionnelle". Les autorités mexicaines ont été prévenues de leur arrivée. Elles n'auront pas à traverser la frontière à pied et à subir de nouvelles formalités.

Corine Lesnes

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