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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

vendredi 25 mai 2007

Ce fut une imposition, plus qu'une négociation

Le Monde

Le Mexique se rebelle contre la toute-puissance de deux groupes de télévision


a Cour suprême du Mexique doit se prononcer sur la très controversée loi Televisa, adoptée en 2006 en pleine campagne présidentielle, qui renforce le pouvoir déjà exorbitant des deux principaux groupes privés de radio-télévision du pays. Aux yeux d'une partie croissante de l'opinion et de la classe politique, à droite comme à gauche, cette loi est un obstacle à une information pluraliste.


Fait exceptionnel, la Cour a décidé que ces délibérations, qui commenceront le 21 mai, seront retransmises en direct sur une chaîne publique, afin de protéger les magistrats des pressions du "duopole" formé par les groupes Televisa et TV Azteca, propriétés des multimillionnaires Emilio Azcarraga et Ricardo Salinas. La "rébellion" contre leur arrogance ne cesse de s'étendre, constate le politologue Sergio Aguayo dans le quotidien libéral Reforma. Selon lui, le président conservateur Felipe Calderon va, à l'inverse de son prédécesseur Vicente Fox, s'efforcer de "contenir le pouvoir excessif accumulé par les télévisions".

Au Mexique, la privatisation menée dans les années 1980 a entraîné une concentration des médias audiovisuels, la presse écrite dite "de qualité" ne touchant que 8 % de la population. En 2005, Televisa et TV Azteca absorbaient 58 % des publicités et produisaient 90 % des contenus audiovisuels.

A elle seule, Televisa contrôle 258 des 455 chaînes locales, et capte 68,5 % de l'audience, contre 28,3 % pour sa rivale. Durant la campagne présidentielle et législative de 2006, 750 000 spots publicitaires ont été diffusés par les radios et télévisions. En échange de cette manne, Televisa sait se montrer accommodante : le 1er décembre 2006, lors de la prestation de serment mouvementée de M. Calderon devant le Congrès, elle avait trafiqué le son pour atténuer les protestations des élus de gauche.

Le duopole a réussi jusqu'alors à bloquer la création d'une troisième chaîne de télévision gratuite, demandée par la Commission fédérale de la concurrence. A l'automne 2006, Televisa et TV Azteca ont mené une virulente campagne contre le groupe pharmaceutique mexicain Saba et la compagnie américaine General Electric, propriétaire des chaînes NBC et Telemundo, qui voulaient s'implanter au Mexique. Du coup, Televisa a dû renoncer à acquérir Telemundo, leader de la télévision hispanophone aux USA.

Ses seules possibilités d'expansion restent au Mexique, où le duopole a longtemps bénéficié de la complaisance de la classe politique. Le président Fox lui a ainsi fait cadeau, en 2002, des 12,5 % de temps d'antenne légalement réservés aux pouvoirs publics. Televisa et TV Azteca ont de nouveau poussé leurs pions lorsque le Parlement a voulu moderniser la loi sur l'audiovisuel pour intégrer les supports multimédias.

Rédigé par les conseillers juridiques du duopole, le projet a été adopté à l'unanimité par la Chambre des députés, en avril 2006, dans un climat d'intimidation : chacun des trois grands partis a expliqué à son groupe qu'il serait "suicidaire" de se mettre à dos les télévisions à quelques semaines du double scrutin. La loi Televisa consolidait les privilèges du duopole, et menaçait un millier de radios communautaires et indigènes, contraintes d'acheter un coûteux matériel pour se convertir au système digital. Elle a ensuite été ratifiée par la Chambre haute, malgré l'opposition d'un groupe de 47 sénateurs qui ont saisi la Cour suprême.

"Ce fut une imposition, plus qu'une négociation", avouait, début mai, l'ancien ministre de l'intérieur Santiago Creel, du Parti d'action nationale (PAN) au pouvoir, qui avait pourtant accordé au duopole de lucratives concessions pour des jeux, à l'époque où il espérait être le candidat présidentiel de son parti. La gauche, qui s'estime "trahie" par le duopole, après avoir tenté de se ménager ses faveurs, est elle aussi descendue dans l'arène. Pour l'ancien sénateur du PAN, Javier Corral, croisé de la lutte anti-Televisa, il est temps que la politique mexicaine "se libère de la séquestration médiatique" où elle s'est laissé enfermer, et que "l'Etat réagisse contre cette nouvelle Eglise".

Joëlle Stolz

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