Sub Marcos
Un antihéros pose pour l'Histoire
Le mondeSAN CRISTOBAL DE LAS CASAS (Chiapas, Mexique) ENVOYÉE SPÉCIALE
Ricardo Trabulsi est le photographe de Shakira et autres stars du show-biz latino, plus habitué à shooter des mannequins qu'à suivre des guérilleros. Aussi, quelle émotion lorsqu'il a su qu'il était sollicité pour tirer le portrait du sous-commandant Marcos! Pour la première fois, le chef zapatiste était prêt à poser devant l'objectif d'un professionnel, et la très chic revue Gatopardo exigeait un finiimpeccable.
Ces dernières années, il a envoyé pas moins de six lettres dans l'espoir d'accrocher l'intérêt du "Sub". Aucune réponse. Et voilà que se présente l'occasion qu'avaient sollicitée en vain, avant lui, le célèbre photographe brésilien Sebastiao Salgado ou l'Italien Olivero Toscani! La prise de vue pour la couverture, avec fond blanc, a lieu au bureau de l'EZLN à Mexico. Marcos, détendu, bavarde avec la journaliste Laura Castellanos. Une autre séance était prévue en extérieur, avec un photographe du Chiapas. Mais Marcos change la date, et Ricardo Trabulsi est ravi quand on lui offre de partir dans la forêt Lacandon.
La vraie surprise, alors, a été pour le "Sub" : Ricardo Trabulsi sort un appareil en bois datant de 1889, qu'on utilise avec des plaques de 8 x 10pouces, en fourrant sa tête sous un tissu sombre. Le genre d'antiquité devant laquelle avaient posé Pancho Villa et Emiliano Zapata. "C'était un rituel romantique d'utiliser ça au XXIesiècle, mais je voulais faire de lui un portrait pour l'Histoire", explique le photographe.
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