G8: Mexique aussi??????
Le figaro
L’Europe, "priorité absolue" de Nicolas Sarkozy
Europe de la défense, menace iranienne, place de la Turquie dans l'Europe, réforme de l'ONU… Dans son premier discours de politique étrangère prononcé devant les ambassadeurs, Nicolas Sarkozy a plaidé pour une présence accrue de la France sur la scène internationale.
«Pas de France forte sans l’Europe, et pas d’Europe puissante sans la France». Nicolas Sarkozy l’a martelé devant les ambassadeurs réunis pour leur 15e conférence annuelle, l’Union européenne est une «priorité absolue».
Si cette réflexion est lancée, Nicolas Sarkozy annonce qu’il ne s’opposera pas à «l’ouverture de nouveaux chapitres de négociations» entre l’UE et la Turquie, à condition qu’ils soient «compatibles avec les deux visions possibles» : l’adhésion ou l’association. Le chef de l’Etat a répété qu’il préférait la seconde solution.
Autre annonce majeure faite par Nicolas Sarkozy : «la France prendra des initiatives très fortes pour un renforcement de l'Europe de la Défense», qu’il associe à «la rénovation de l’OTAN». Et le chef de l’Etat d’expliquer que «les deux vont ensemble: une Europe de la défense indépendante et une organisation atlantique où nous prendrions toute notre place».
«La bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran»
Second sujet longuement évoqué, celui de l’Orient Le chef de l’Etat, qui a défendu son idée d’union méditerranéenne, en proposant une réunion des chefs d’Etat début 2008, estime nécessaire «d’aider les pays musulmans à obtenir l’énergie du futur», le nucléaire. S’il juge «inacceptable» que l’Iran obtienne la bombe atomique, il se dit en revanche prêt à offrir une «ouverture» à Téhéran pour prévenir une crise qu’il juge «la plus grave» sur le plan mondial. «Cette démarche est la seule qui puisse nous permettre d'échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran», explique Nicolas Sarkozy
Evoquant le conflit israélo-palestinien, le chef de l’Etat répète qu’il est «un ami d’Israël», tout en insistant sur son «respect» pour les pays Arabes. Refusant de se résigner à la création d’un «Hamastan» à Gaza, Nicolas Sarkozy se dit convaincu que la solution au conflit passe par «deux Etats-nations vivant côte à côte». Ce qui, estime-t-il, nécessite «la reconstruction de l'Autorité palestinienne, sous l'autorité de son président», Mahmoud Abbas. Concernant le Liban, il marque une rupture avec Jacques Chirac en se disant prêt à un «dialogue sous conditions» avec la Syrie.
Sur l’Irak, enfin, le chef de l’Etat souhaite un «horizon clair de départ des troupes étrangères», seul à même selon lui de pousser les irakiens à une réconciliation nationale. Enfin, il annonce une réunion, à son initiative, du Conseil de Sécurité en septembre pour évoquer l’Afrique et particulièrement la crise du Darfour.
«Brutalité» de la Russie, «stratégie de contrôle» de la Chine
Nicolas Sarkozy a également évoqué la situation internationale d’un point de vue plus large. Il voit «trois défis» à relever : le risque d’une confrontation entre islam et occident, la nécessité «d’intégrer dans le nouvel ordre global les géants émergents que sont la Chine, l’Inde et le Brésil», et enfin les questions d’environnement. Il propose notamment que le G8 «devienne le G13» de façon à mieux représenter les puissances émergentes (Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Mexique). Une représentation étendue au conseil de sécurité de l’ONU, où il souhaite voir de nouveaux membres permanents (le Japon, l’Allemagne, l’Inde, le Brésil).
Rendant un hommage appuyé à Bernard Kouchner, une «personnalité remarquable» avec qui il travaille «en totale confiance», le chef de l’Etat n’a pas hésité à renvoyer dos à dos la Russie, qui «joue avec une certaine brutalité de ses atouts, notamment pétroliers et gaziers» et la Chine, «qui transforme sa quête insatiable de matières premières en stratégie de contrôle», notamment en Afrique. Quant aux Etats-Unis, il leur reproche de ne pas «assumer» leur leadership mondial en matière d’environnement.
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