Il faut aider Oaxaca
Indymedia Paris
NOUVELLE ACTION RÉPRESSIVE DU GOUVERNEMENT DE OAXACA
SERGIO DE CASTRO SANCHEZ Traduit par Olivier Dubois
A peine quelques jours après que le gouvernement de Oaxaca ait crié à tout vent que le conflit social dans l'état était résolu, différents corps policiers en collaboration avec les forces militaires ont de nouveau montré quel est le véritable visage qui se dissimule derrière ce qu'ulises Ruiz et ses acolytes appellent démocratie et état de droit. Une violence inouïe apparemment nécessaire devant le danger que suppose un peuple qui, alors qu'on s'évertue à le relationner et à le mettre en rapport avec des groupes de guerillas très opportunement apparus en scène, utilise la danse et la musique traditionnelles comme forme de protestation face à l'utilisation de la violence qui, engrangé dans la génétique politique du PRI, est le seul argument et la seule forme de "légitimité" qu'ils sont capables de comprendre.
Déjà la APPO avait annoncé la possibilité qu'Ulises Ruiz fasse de nouveau usage de ses "arguments" politiques vu le niveau de pression que suppose tout un peuple levé contre la marchandisation de la Guelaguetza, symbole d'une culture dont les formes d'organisation politique sont basées en un système de valeurs cimenté dans l'appui mutuel, supposent un danger pour l'autoritarisme de la droite mexicaine. Mais personne ne pouvait imaginer une action aussi violente et planifié comme celle qui a eue lieu le 16 juillet 2007. Une date de plus à ajouter à la liste des tristes efemérides qui font maintenant partie de l'histoire criminelle de Oaxaca et du Mexique.
Quand est tombée la nuit à Oaxaca, les rapports parlaient du décès de Raymundo Torres et que Emeterio Merino Cruz se retrouve dans un état grave, quoiqu'au début on parlait aussi de son possible décès. Alors que les premières nouvelles élevaient à sept le nombres de prisonniers, ce chiffre s'est actuellement élevé à 40, alors que d'autres parlent de plus de 60 desquels seulement 14 ont été présentés, la majorité blessés incluant certains par armes à feu. Les autres sont toujours disparus. Des journalistes peu susceptibles d'être accusés d'être complices du mouvement, ont aussi été attaqués par les policier. L'opération continue dans les rues. Selon les dernières nouvelles, déjà trois hélicoptères de la Police Fédérale Préventive sont arrivés à l'aéroport d'Oaxaca. Et, selon des informations de membres de l'APPO, on craint que les détentions sélectives se poursuivront toute la nuit et dans les jours successifs. Tout indique que tout cela n'est rien de moins que le début d'une "chasse" semblable à à celle qui a été mise en oeuvre par le Gouvernement de Oaxaca après le 25 novembre.
Tout a commencé avec une marche depuis le Zocalo (centre) jusqu'à l'Auditorium de la Guelaguetza afin de célébrer la Guelaguetza Populaire, alternative à l'officielle parce que convertit en un spectacle pour touristes qui s'attaque directement à la dignité des peuples indigènes oaxaqueños. Ceux-ci étant transformés en marchandise avec laquelle attirer du tourisme, source de recettes de l'élite patronale de Oaxaca. Le contingent a été cité à 8 h du matin dans le Zocalo métropolitain et, jusqu'au moment de l'agression policière, le déroulement de la marche était le même que celui de la calenda de la veille à laquelle avaient pris part des milliers de oaxaqueños comme forme de protestation contre Ulises Ruiz et son gouvernement, c'est-à-dire avec musique et danses traditionnelles.
Les marcheurs, en arrivant dans les immédiations de l'auditoire, ont essayés de dialoguer avec les forces policières afin qu'ils leur laissent entrer, de manière pacifique, dans l'auditoire de la Guelaguetza. Face aux refus de ceux-ci, il a été décidé d'effectuer l'acte au croisement de l'avenue Venus avec Ninos Heroes. D'autres médias, traditionnellement en querelles avec la vérité, en sont arrivés à déclarer que l'entrée s'est produite de manière violente, ce qui a obligé à la police d'intervenir. Toutefois ce qui est certain est que, sans aucun type de provocation de la part des manifestants, autour de 11 :30 les différents corps policiers ont commencés à lancer des pierres et des gaz lacrymogènes contre la multitude. Un des lieux duquels ils attendaient le moment d'entrer en action était l'Hôtel del Fortin, un des plus touristiques et et des plus chers de Oaxaca. Certains des personnes présentes, qui n'attendaient pas une telle agression, ont commencé à lancer des pierres aux policiers dans un acte de légitime défense difficilement critiquable. Devant la situation de vulnérabilité d'une multitude intégrée par des personnes agés et des enfants qui étaient seulement préparée à un évènement festif, et devant un scénario dans lequel était sérieusement mis en danger la vie des participants, la mise en place de barricades a été improvisé. C'est à ce moment où divers véhicules ont été incendiés afin de compliquer l'action répressive de la police. Certains des participants furent toutefois entourés et ont souffert la violence planifié typique de leur façon de comprendre comment on résout les conflits sociaux.
Le but de l'attaque policière n'a pas été celui de dispersé le contingent, mais celui de donner un nouveau coup represseur au mouvement populaire, il est clair dans les faits que quand les gens ont commencé à se disperser, la police a poursuivie les participants avec violence. Ceci est le cas, par exemple, de l'intégrante de Voix Oaxaqueñas Construisant l'Autonomie et la Liberté (VOCAL) Silvia Gabriela Hernández qui, suivie insistamment par la police jusqu'à un lieu éloigné de la confrontation, a été saisie alors qu'elle se préparait à abandonner le lieu en autobus.
Selon des témoins oculaires, les agressions ont continué pendant le transfert des prisonniers avec la violence caractéristique traditionnelle de la police mexicaine, ce qui, uni au fait que la majorité sont encore disparue et qu'il est traditionnel de nier l'attention médicale aux blessés, fait craindre pour l'intégrité physique de ceux qui à ce moment peuvent être qualifiés de kidnappés par le gouvernement.
Alors que quelques chefs d'entreprise touristiques oaxaqueños, complices non pour la première fois, de l'agression, demandent qu'on fasse justice et annoncent même qu'ils se transfèreront à la capital mexicaine pour exiger à Felipe Calderón que soit restitué la paix sociale et que soit punit ceux qu'ils qualifient de "coupables" de la confrontation, les femmes détenus hier commencent à dénoncer avoir souffert de harcèlement sexuel de la part des "forces de l'ordre".
Non seulement l'infamie morale du gouvernement oaxaqueño, mais aussi sa maladresse stratégique restent de nouveau à découvert. Les touristes recommencent à annulés leurs réservations et assurément ne croiront plus aux déclarations qui décrivent la situation de Oaxaca comme une de tranquillité. La célébration de la Guelaguetza gouvernementale est prévue pour le 23 juillet. Il ne faut pas prévoir une assistance massive à un évènement que le mouvement social continue d'appeler à boycotter. Il est très probable que la violence et la répression seront à nouveau la réponse du Gouvernement face aux demandes de justice du peuple oaxaqueño.
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