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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

vendredi 16 novembre 2007

Les mortes de Juarez

Un article:

Trois cents crimes parfaits

Tueurs de femmes à Ciudad Juárez

C’est peut-être l’affaire la plus abominable de l’histoire criminelle de tous les temps. A Ciudad Juárez, ville frontière du nord du Mexique, jumelle d’El Paso (Texas), plus de 300 femmes ont été assassinées selon un rituel immuable : enlèvement, torture, sévices sexuels, mutilations, strangulation. Depuis dix ans, au rythme moyen de deux cadavres par mois, des corps de femmes, d’adolescentes et de fillettes, nus, meurtris, défigurés, sont découverts dans les faubourgs de la ville maudite. Les enquêteurs les plus sérieux pensent qu’il s’agit de l’oeuvre de deux « tueurs en série » psychopathes. Mais qui demeurent introuvables...

Par Sergio González Rodríguez

Une des plus terrifiantes nouvelles de la littérature contemporaine raconte l’histoire d’un vampire qui, dans un camp de concentration, saigne l’un après l’autre ses compagnons d’infortune. Cette effrayante fiction s’intitule D’entre les morts, et ses auteurs, Gardner Dozois et Jack Dann, bataillèrent dur pour la faire publier aux Etats-Unis en 1982 : aucune revue de science-fiction n’osait la proposer à ses lecteurs. Elle était d’une imagination trop malsaine et excessivement atroce.

Si ce récit de vampires nous choque, sans doute est-ce parce que nous vivons dans un monde à peu près normal où de telles horreurs n’arrivent pas souvent. Cette histoire nous semblerait banale, en revanche, si nous vivions dans un univers où les pires crimes étaient acceptés : par exemple, séquestrer, violer, torturer, tuer... Un monde où les policiers protégeraient les assassins, seraient leurs complices, feraient accuser des innocents et menaceraient, voire élimineraient tout enquêteur... Un monde à l’envers, où les autorités fermeraient les yeux, les criminels seraient libres et les innocents martyrisés. Bref, un cauchemar. A un détail près : ce monde d’horreur est vrai, il fait partie de la réalité du Mexique. Aussi vrai que les victimes, les preuves et les témoignages que j’ai accumulés depuis de longues années.

La scène d’un des plus stupéfiants mystères criminels de tous les temps se nomme Ciudad Juárez, dans l’Etat de Chihuahua, à la frontière avec les Etats-Unis. Sa population, 1 300 000 habitants, est l’otage d’assassins sans visage. Ce qui s’y passe est une insulte aux droits humains. Depuis 1993, plus de 300 femmes y ont été enlevées, violées et assassinées. La majorité de ces femmes avaient des caractéristiques communes : une centaine au moins étaient issues de milieux pauvres, presque toujours ouvrières, toutes étaient menues, brunes et avaient les cheveux longs. La plupart n’ont pu être identifiées, toutes ont été victimes de violences sexuelles, et, sans exception, elles furent toutes étranglées...

Certains cadavres ont été trouvés dans des quartiers du centre-ville, d’autres découverts dans des terrains vagues de banlieue, mais une chose est sûre : toutes ont été tuées ailleurs, après avoir été parfois séquestrées pendant des semaines.... Le modus operandi des assassins est identique à celui des tueurs en série. Les meurtres se répètent, se ressemblent, les sévices sont les mêmes et concernent non seulement des femmes adultes, mais également des adolescentes, et même des fillettes d’à peine 10 ou 12 ans.

Pour toutes les femmes, Ciudad Juárez est devenu l’endroit le plus dangereux du monde. Nulle part, pas même aux Etats-Unis, où les serial killers sont légion, les femmes ne sont autant menacées. Dans le reste du Mexique, sur dix victimes de meurtres, une seule est une femme. A Ciudad Juárez, sur dix personnes assassinées, quatre sont des femmes... Et la série de crimes ne risque pas de s’arrêter, car, selon les Nations unies, l’impunité au Mexique est quasi totale.

Il n’existe qu’une arme pour combattre un tel fléau : la mémoire, le témoignage. Je ne me suis jamais senti aussi bouleversé qu’en me rendant sur les lieux où on a découvert les cadavres : c’était comme une quatrième dimension, un sentiment d’effroi à mi-chemin entre la réalité et l’hallucination.

Directrice d’une association contre la violence domestique, Mme Esther Chávez Cano pense que les meurtres vont se poursuivre, l’incompétence des autorités étant évidente. Pourtant, la police a arrêté un individu du nom de Jesús Manuel Guardado Márquez, alias « El Tolteca », ainsi que la bande de « Los Chóferes », accusés d’être les assassins. Mais ces arrestations n’ont pas modifié la conviction de Mme Chávez : « C’est un leurre. Ça ne change rien à la situation, les crimes vont continuer comme après l’arrestation de la bande de Los Rebeldes. A l’époque, on nous avait dit que c’étaient eux, les meurtriers. On a cru qu’on en avait fini avec ce cauchemar. Et regardez, on continue de trouver des cadavres de femmes violées, torturées... »

Selon Mme Chávez, cette situation est la répétition de celle de 1995 : la police avait alors arrêté un chimiste d’origine égyptienne, Abdel Latif Sharif Sharif, et l’avait accusé des crimes. Peu après, elle avait capturé une bande de jeunes malfrats, Los Rebeldes, complices supposés de Sharif Sharif.

Sharif Sharif est toujours détenu dans le quartier isolé de la prison de haute sécurité de Chihuahua, capitale de l’Etat. Accusé du meurtre d’une adolescente, Elisabeth Castro García, il a été condamné à trente ans de réclusion au terme d’un procès truffé d’irrégularités et en cours de révision. Quant à ses liens avec Los Rebeldes, les autorités ne sont jamais parvenues à les établir...

En utilisant le téléphone de la prison, Sharif Sharif a pris le risque d’interpeller, en 1999, le procureur général qui participait, en direct, à une émission télévisée. Il a clamé son innocence, affirmé sa certitude de n’être qu’un bouc émissaire et a mis le procureur au défi de le soumettre au détecteur de mensonges. Furieuses, les autorités ont placé l’Egyptien au secret... Son avocate, Mme Irène Blanco, a été menacée de mort, mais ne s’est pas laissé intimider. Son fils, Eduardo, a été la cible d’un attentat et a survécu par miracle. Mme Blanco a dû abandonner la défense de Sharif Sharif et a quitté la ville...

Selon le criminologue Oscar Máynez, au moins 60 assassinats commis entre 1993 et 1999 ont été conçus « sur le même modèle ». Il estime qu’il s’agit de meurtres exécutés par deux tueurs en série distincts. En 1998, le célèbre super-détective américain Robert K. Ressler, as du FBI, inventeur de l’expression « serial killer » et de la technique du « profilage » des tueurs en série (1), qui fut expert-conseil pour le film Le Silence des agneaux, de Jonathan Demme, est venu à Ciudad Juárez enquêter sur ces trois cents crimes. Dans son rapport, Ressler affirme que la plupart des meurtres de femmes sont bien l’oeuvre de deux serial killers qui ne seraient pas, selon lui, mexicains, mais, plus probablement, espagnols... ou chicanos des Etats-Unis. En 1999, l’une des plus grandes expertes mondiales en criminologie, Candice Skrapec (2), de l’université de Californie, confirma qu’environ 90 des meurtres avaient sans doute été commis par un ou deux tueurs en série. Elle pensait qu’Angel Maturino Reséndez (3), le fameux « assassin des chemins de fer », pouvait en être l’un des auteurs.

Lire la suite: Tueurs de femmes à Ciudad Juárez, par Sergio González Rodríguez (Le Monde diplomatique)

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Autre article:
www.voltairenet.org/article125121.html

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