Il faut se réapproprier leur histoire et casser l'image eurocentrique

AMÉRIQUE LATINE •

Déboulonnons Christophe Colomb !

Avec l'expansion de la gauche en Amérique latine, la réputation de Christophe Colomb se détériore, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Ainsi, alors que le 12 octobre, férié dans tous les pays ibéro-américains, on commémore en principe le "jour de la Race" et la découverte du continent par l'explorateur, de nombreuses initiatives montrent que les Indiens veulent aujourd'hui se réapproprier leur histoire et casser l'image eurocentrique de leur continent qui s'est formée dès l'arrivée de Colomb.

Le nouveau président équatorien, Rafael Correa, porte toujours des vêtements traditionnels et parle quechua, souligne The Guardian. Et le président bolivien Evo Morales "regarde les Etats-Unis comme la dernière manifestation du colonialisme prédateur qui a commencé en 1492". D'ailleurs, pour commémorer cette année le débarquement de Christophe Colomb, Evo Morales avait choisi de se rendre dans la région du Chapare pour ouvrir un Sommet des peuples indiens de toute l'Amérique latine.

Hugo Chávez, le président vénézuélien, a quant à lui, dès son arrivée au pouvoir en 1999, fait rebaptiser ledit "jour de la Race" en "jour de la Résistance indigène". Et si une statue de Christophe Colomb déboulonnée il y a trois ans à Caracas a été réparée cette année, elle ne reprendra pas sa place sur l'avenue Christophe-Colomb, elle aussi renommée cette année avenue de la Résistance-Indigène. La statue de Colomb ira... au musée, ont averti les autorités. A la place, une statue de Maria Lionza, une reine indienne légendaire, a été inaugurée en grande pompe.

Ce vent de fronde souffle jusqu'en Argentine : l'Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme a proposé lui aussi de rebaptiser le "jour de la Race" en "jour de la Diversité culturelle américaine", annonce Página 12.

Le courrier international