Dernierment pas mal d'interet pour le Mexique et son petrole, peut etre?
Pour l'OCDE, le Mexique doit mener des "réformes fondamentales"
En dépit des progrès enregistrés depuis dix ans, le Mexique doit faire "un nouvel effort de réforme sur un large front" s'il veut placer son économie "sur une trajectoire de croissance plus forte et durable", recommande l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport rendu public jeudi 4 octobre. Il s'agit du premier diagnostic dressé par l'OCDE sur ce pays membre depuis l'arrivée au pouvoir, en décembre 2006, du président Felipe Calderon, un conservateur décidé à relancer la dynamique réformatrice enlisée sous son prédécesseur, Vicente Fox.Le budget de l'Etat, relève le rapport, reste "extrêmement tributaire de recettes pétrolières incertaines". Si le Mexique a nettement amélioré ses performances macroéconomiques, avec des taux de croissance de 3,6 % par an en moyenne depuis 1995 - voire 4,8 % en 2006, à la faveur d'exportations soutenues et d'un investissement en hausse -, ces résultats ne suffisent pas à combler son retard sur les pays les plus industrialisés. En 2005, le revenu médian de la population était à peine un quart de celui des Etats-Unis.
"NI ÉQUITABLE, NI EFFICACE"
L'emploi informel et les activités faiblement productives jouent un trop grand rôle. Pour renverser la tendance, il faut, selon l'OCDE, former davantage les individus, améliorer l'environnement des entreprises, ainsi que réformer le marché du travail et la politique sociale "afin de renforcer les incitations à l'emploi formel".
Deux lois adoptées début 2007, non sans résistance de l'opposition de gauche, montrent la voie : en rendant possible le transfert des pensions entre public et privé, la réforme du régime de retraite du secteur public"facilitera la mobilité de la main-d'oeuvre", tandis que celle des comptes d'épargne-retraite devrait accroître le rendement des fonds de pension privés.
"Il faut aller plus loin", insiste l'OCDE, dans la flexibilité du marché du travail, avec des procédures de licenciement plus souples - mais aussi dans la protection des travailleurs vulnérables.
Le système de sécurité sociale, "ni équitable, ni efficace", couvre environ la moitié de la population, le reste ayant recours, au niveau des Etats de la fédération, à des services de santé de médiocre qualité. A long terme, l'OCDE plaide pour un système unifié, mais encourage dans l'immédiat l'élargissement du Seguro popular, une assurance de base pour les plus démunis. La première mesure prise par le gouvernement Calderon, en décembre 2006, a consisté à l'étendre à tous les enfants nouveau-nés.
Ce "filet" de protection sociale ne sera viable que si l'on stimule aussi la productivité et la libre concurrence. Les règles existent sur le papier, mais leur application est contrariée par de longues actions en justice des entreprises en position dominante, rappellent les experts de l'OCDE, qui souhaitent la création de "tribunaux spécialisés dans les affaires économiques" afin de trancher plus vite.
Avec l'électricité - contrôlée par des syndicats qui jouissent d'une rente de situation -, la téléphonie est toujours citée en tête des secteurs problématiques, à cause du comportement de "l'entreprise dominante" (Telcel, propriété du multimilliardaire Carlos Slim). L'OCDE exhorte l'autorité de régulation, la Cofetel, à faire preuve de "plus d'indépendance". Il suffirait à la Cofetel d'imposer l'accès de tous les opérateurs à la boucle locale, comme le prévoit la loi, pour casser le monopole exercé par le groupe de M. Slim.
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