Mondialisation et betes
Pékin a reconnu l'ajout de composants dangereux dans la nourriture.
QUOTIDIEN : jeudi 10 mai 2007
Pékin de notre correspondante
Des chats, des chiens qui meurent par milliers, des plaintes déposées par dizaines de milliers, des millions de boîtes d'aliments retirées du marché, l'affaire émeut l'Amérique du Nord depuis plus d'un mois. Le mystère est levé depuis hier, avec un aveu des autorités sanitaires chinoises : deux entreprises locales ajoutaient de la mélamine, un composant utilisé dans la fabrication de colle, de plastique ou d'engrais, à la pâtée destinée aux animaux, exportée sans contrôle.
Vers la mi-mars, alors que les animaux, des chats pour la plupart, mourraient comme des mouches aux Etats-Unis, une centaine de marques a été retirée du marché. Dans le même temps, l'Agence américaine de l'alimentation et des médicaments (FDA, Food and Drug Administration) avait reçu 17 000 plaintes de propriétaires d'animaux malades ou morts. L'association de défense des droits des animaux Peta (People for the Ethical Treatment of Animals) a réclamé la démission du responsable de la FDA et a demandé qu'une enquête soit lancée. L'attention s'est aussitôt tournée vers la Chine, qui a d'abord démenti des importations de farines enrichies du composant mortel, censé rehausser la teneur en protéines de la nourriture pour animaux. A la veille de l'arrivée en Chine de plusieurs enquêteurs de la FDA suite à la mort d'environ 4 000 chiens et chats, Pékin a dénoncé deux sociétés coupables, Zuzhou Anying Biologic Technology Development Co. et Binzou Futian Biology Technology Co., révélant qu'ils avaient intentionnellement et illégalement exporté des ingrédients contenant de la mélamine. Dans un communiqué, l'administration chinoise a précisé que ces deux compagnies avaient «échappé» au contrôle en déclarant leurs produits dans des catégories qui ne requéraient pas d'inspection. Les responsables des deux sociétés ont été arrêtés. Dans la foulée, Pékin a annoncé un renforcement de la surveillance, promettant d'exercer des contrôles accrus sur les fertilisants et les pesticides. Des tests concerneront aussi les huiles alimentaires, les farines, les boissons et la nourriture pour bébés. En cas de non conformité, ont promis les autorités, les licences des entreprises fautives sauteront.
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