Mexique: les rideaux de fumée de Norberto Rivera
Le monde
Reportage
Des violences dans la cathédrale de Mexico attisent les rancoeurs entre la gauche et l'Eglise
La raison de leur colère ? Alors que la gauche regroupée autour d'AMLO, qui n'a pas accepté sa défaite à la présidentielle de 2006, tenait une "convention nationale démocratique" sur la place du Zocalo, au pied de la cathédrale, les cloches ont sonné pendant dix minutes, rendant inaudible le discours de Rosario Ibarra, sénatrice du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche). "Sonnent-elles pour saluer notre convention ? Ou veulent-elles faire taire la voix du peuple ?", s'est interrogée à voix haute Mme Ibarra, qui s'est défendue ensuite d'avoir voulu inciter à la violence.
Mais le mal était fait. Amplifié par les médias, le "catedralgate" - selon la formule d'AMLO, qui dénonce un "complot" ourdi par ses adversaires - a escamoté les propositions élaborées par la gauche et permis à l'Eglise catholique de se présenter en victime de l'intolérance, tout en aggravant la fracture entre radicaux et modérés au sein du PRD.
L'archevêché a fermé "jusqu'à nouvel ordre" la cathédrale. Il a exigé, en préalable à sa réouverture, des garanties écrites de la part du PRD, assorties d'une protection policière. Ce geste sans précédent réveille le traumatisme de la "guerre des Cristeros" : à la suite des lois anticléricales promulguées en 1926, le soulèvement de plusieurs provinces avait provoqué des dizaines de milliers de morts, et aucune messe n'avait pu être célébrée, pendant trois ans, dans la cathédrale de Mexico.
L'incident de dimanche, souligne Bernardo Barranco, expert des questions religieuses, n'est que l'aboutissement d'une longue mésentente entre la gauche et la hiérarchie catholique - au premier rang de laquelle l'archevêque de Mexico, le cardinal Norberto Rivera. Personnalité controversée, recherchant volontiers les projecteurs, celui-ci avait d'abord noué une chaleureuse amitié avec M. Lopez Obrador, qui fut le maire de la capitale avant de briguer la présidence de la République.
Le lien s'est rompu lorsque le cardinal, au lendemain d'une élection entachée d'irrégularités et de polémiques, a été la première figure de la société civile à féliciter le vainqueur, le conservateur Felipe Calderon. Les agressions verbales - plus de 24, selon l'archevêché - se sont alors multipliées, la proximité de la cathédrale et du Zocalo, où la gauche tient souvent ses rassemblements, attisant des rancoeurs mutuelles.
L'Eglise n'a pas pardonné à la municipalité PRD de Mexico d'avoir fait voter par l'assemblée locale des lois autorisant l'union civile des couples homosexuels et libéralisant l'avortement - deux sujets qui étaient restés tabous sous le règne de M. Lopez Obrador.
"Norberto Rivera, el infierno te espera (l'enfer t'attend)", scandaient des fidèles d'AMLO à chaque apparition du prélat, notamment lors de la messe dominicale. Le cardinal n'a pas non plus apaisé les esprits, allant jusqu'à se dire "menacé de mort" et s'appuyant sur une organisation d'avocats catholiques beaucoup plus offensive que la conférence épiscopale, qui a préféré garder ses distances.
Mexilios: Norberto (a) Perverto pour couvrir des phédophiles, est un inocent main pleine et recherche des rideaux de fume pour cacher aussi son gout pour les lux, ses prétentions politiques, son éloignement des percepts catholiques chretienes etc....
Car de nombreux croyants reprochent à Norberto Rivera d'avoir couvert les agissements de prêtres suspects de pédophilie, en particulier ceux du fondateur de la Légion du Christ, Marcial Maciel (suspendu en 2006 par le Vatican), ou encore de Nicolas Aguilar, accusé d'avoir abusé d'au moins une cinquantaine de jeunes garçons au Mexique et en Californie.
La Cour suprême de Los Angeles a renoncé, fin octobre, à juger le cardinal Rivera pour "conspiration à la pédérastie" dans l'affaire Aguilar. Mais ces accusations, relayées pendant des mois par des médias mexicains longtemps timorés sur le sujet, ont affaibli l'image du cardinal, et à travers lui de l'Eglise catholique, au moment où celle-ci espérait peser sur une éventuelle réforme constitutionnelle. Afin d'obtenir le droit d'assurer un enseignement religieux dans les écoles publiques, ou de posséder des chaînes de télévision.
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