Elvira, la Mexicaine icône des sans-papiers, expulsée des Etats-Unis
![Elvira Arrellano et son fils Saul, à Tijuana, lundi 20 août. Cette Mexicaine de 32 ans, mère d'un garçon de huit ans, était devenue le symbole du mouvement pour la législation des immigrés clandestins aux Etats-Unis. | REUTERS/STRINGER/MEXICO Elvira Arrellano et son fils Saul, à Tijuana, lundi 20 août. Cette Mexicaine de 32 ans, mère d'un garçon de huit ans, était devenue le symbole du mouvement pour la législation des immigrés clandestins aux Etats-Unis. | REUTERS/STRINGER/MEXICO](http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2007/08/22/h_9_ill_946447_elvira.jpg)
Elvira Arellano, une Mexicaine de 32 ans en situation irrégulière, mère d'un garçon de huit ans, était devenue le symbole du mouvement pour la légalisation des immigrés clandestins aux Etats-Unis. Arrêtée dimanche 19 août par les autorités fédérales, à Los Angeles (Californie), elle a été aussitôt reconduite au poste de San Ysidro, à la frontière mexicaine.
Son fils Saul, né sur le territoire américain, ne peut pas être expulsé, et a été confié à des tuteurs. "Nous ne la considérons pas comme un martyr, a déclaré Jim Hayes, un responsable des services d'immigration, mais comme une criminelle en fuite, qui est en infraction avec la loi."
Elvira Arellano a tenté d'entrer clandestinement sur le territoire américain une première fois en 1997, a été arrêtée et expulsée, mais a réussi à revenir et à travailler.
En 2002, elle a été détenue et condamnée, pour avoir fourni un faux numéro de sécurité sociale, afin d'être embauchée à l'aéroport international de Chicago O'Hare.
La jeune mère célibataire, qui ne voulait pas être séparée de son fils, a refusé de répondre à un ordre d'expulsion d'un juge américain, et a trouvé refuge pendant un an dans une église de Chicago, l'Adalberto United Methodist Church, où elle a été accueillie par le pasteur Walter Coleman.
Récemment, Elvira Arellano est sortie et a entrepris une tournée des églises qui s'offrent comme "sanctuaires" pour les sans-papiers menacés d'expulsion. Elle est intervenue publiquement en faveur d'une réforme des lois d'immigration, et d'une régularisation des douze millions de clandestins vivant aux Etats-Unis.
Les services de l'immigration ont reconduit un nombre record de 220 000 clandestins à la frontière, entre octobre 2006 et juillet 2007, et le rythme semble s'accélérer depuis le rejet par le Congrès de la loi de naturalisation.
Le rapatriement forcé d'Elvira Arellano signale-t-il la fin du "sanctuary movement", auquel participent des églises protestantes et catholiques et des synagogues, ou au contraire la relance de ces refuges pour les sans-papiers ?
En Californie, plus de vingt congrégations se sont déclarées comme "sanctuaires", et abritent déjà d'autres familles menacées de séparation. D'après le Pew Hispanic Center, environ 3 millions d'enfants nés sur le territoire américain ont un ou deux parents en situation irrégulière.
Lundi 20 août, une manifestation de soutien à la jeune Mexicaine a eu lieu dans le centre-ville de Los Angeles, avec en tête une bannière portée par des adolescents : "Legalize my parents" ("légalisez mes parents"). Tandis qu'à Chicago, des manifestants clamaient : "Stop enforcing racist laws" ("non aux lois racistes").
Une autre manifestation de soutien est prévue à Los Angeles, samedi 25 août, et à Washington, mercredi 12 septembre.
Elvira Arellano est déjà comparée à Rosa Parks, la jeune couturière noire qui avait refusé de céder sa place à un Blanc dans un autobus, en décembre 1955 à Montgomery (Alabama), et avait ainsi amorcé le mouvement pour les droits civiques.
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