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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MEXICAIN EST ENTRE EN GUERRE SAINTE CONTRE SON PROPRE PEUPLE. ARRESTATIONS ARBITRAIRES D'HOMMES POLITIQUES COMME DE SIMPLES PASSANTS QUI AVAIENT LE MALHEUR DE SE TROUVER AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT, GENERALISATION DU VIOL DES PRISONNIERES, DE LA TORTURE Y COMPRIS SUR DES ENFANTS DE HUIT A DOUZE ANS , CENSURE DE TOUTE OPPOSITION... LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER. El nuevo gobierno mexicano a entrado en guerra santa contra su propio pueblo. Imposición, traición, doble discurso, ruptura del pacto social, ningún respeto por los derechos humanos con la consiguiente tortura, prisión, muerte de luchadores sociales e inocentes. Censura y desprecio por la cultura y la educación.... LA LUCHA COMIENZA.

vendredi 23 mars 2007

Argentina a la venta

Enquête

Les terres de l'Argentine en vente libre

LE MONDE | 22.03.07 | 14h37 • Mis à jour le 22.03.07 | 14h37
Depuis quinze ans, les étrangers sont de plus en plus nombreux à acheter de vastes étendues de terre en Argentine. Ici, le lac Cholila, en Patagonie.  | Reuters/© STR New Depuis quinze ans, les étrangers sont de plus en plus nombreux à acheter de vastes étendues de terre en Argentine. Ici, le lac Cholila, en Patagonie.

Reuters/© STR New

L'Argentine est aux enchères : c'est le cri d'alarme lancé à Buenos Aires par des économistes et des écologistes, mais aussi par l'Eglise catholique. Le plus grand propriétaire terrien de l'Argentine est un groupe familial italien et multinational de la mode : les frères Benetton ont débarqué en Patagonie dans les années 1990. Ils possèdent 900 000 hectares et sont devenus les plus grands éleveurs de moutons et producteurs de laine de l'Argentine. Ils se consacrent également à la reforestation, avec une grande variété d'arbres dont le bois est utilisé pour la fabrication de meubles.
L'Eglise a publié, en septembre 2006, un document intitulé "Une terre pour tous", dans lequel elle critique la concentration de la propriété de la terre et la vente massive à des étrangers de terres productives et de ressources naturelles. L'Eglise réclame une politique fédérale pour résoudre un problème qui affecte les communautés indigènes et les petits paysans chassés de leurs terres.

Depuis quinze ans, les étrangers sont de plus en plus nombreux à acheter de vastes étendues de terres, déplaçant les traditionnelles familles de l'oligarchie argentine. "Nous avons de la terre en trop", affirmait dans les années 1990 l'ancien président Carlos Menem, invitant corporations étrangères et particuliers à investir. Depuis 2002, la dévaluation du peso, autrefois arrimé au dollar, a entraîné un change favorable (1 euro vaut 4 pesos) accélérant le processus de vente effrénée et sans contrôle.

"Dans les provinces de Santiago del Estero et du Chaco (nord), l'hectare vaut le prix d'un hamburger", dénoncent les journalistes Andres Klipphan et Daniel Enz, auteurs de Tierras S.A., une enquête menée pendant trois ans à travers l'Argentine. Ils soulignent qu'il y a "trente projets pour réguler ces ventes, au Parlement ou au niveau des provinces, mais ils restent tous dans des tiroirs".

Quelque 300 000 kilomètres carrés (10 % du territoire argentin) sont entre les mains d'étrangers, selon la Fédération agraire argentine. Ce chiffre peut paraître minime par rapport à la superficie de l'Argentine (2 780 000 kilomètres carrés), mais équivaut à plus de la moitié de la France. "On peut acheter ce que l'on veut dans n'importe quel endroit, si on a le capital suffisant, même dans les parcs nationaux", assure Gonzalo Sanchez, auteur de La Patagonia vendida (La Patagonie vendue), qui s'est entretenu avec la plupart des étrangers qui ont acheté des terres dans le Sud.

La Patagonie est en effet une des régions les plus convoitées. A peine 5 % des 37 millions d'Argentins vivent en Patagonie, qui représente néanmoins le tiers du territoire national et détient ses principales richesses : énergie hydroélectrique, 80 % du pétrole et du gaz naturel et une des grandes réserves d'eau douce de la planète. Ce légendaire bout du monde est devenu le paradis de milliardaires étrangers qui, selon les auteurs de Tierras S.A., "ont bénéficié d'attitudes flexibles de différents gouvernements nationaux et provinciaux, pour pouvoir acquérir des millions d'hectares et de ressources naturelles non renouvelables, sans restrictions, et à des prix modiques".

Outre les Benetton, d'autres milliardaires étrangers ont acheté des terres en Patagonie pour leur plaisir personnel. Ancien homme d'affaires converti à l'écologie, l'Américain Douglas Tompkins, qui a fait fortune avec les vêtements sportifs North Face et Esprit, possède quelque 4 500 kilomètres carrés dont 20 % sont consacrés à la production et le reste fait partie d'un projet de conservation de la nature. Il est également propriétaire de 179 000 hectares dans la province de Corrientes et de 300 000 hectares dans le sud du Chili, soit l'équivalent du parc national Yosemite en Californie. Certains l'accusent de vouloir s'approprier l'une des plus grandes réserves d'eau douce du monde. Le philanthrope répond qu'il veut juste protéger l'environnement et qu'il a cédé à l'Etat de grandes extensions de terres, à condition qu'elles soient classées réserves naturelles.

Vice-président de AOL Time Warner et fondateur de la chaîne CNN, Ted Turner possède 45 000 hectares dans la région, où il aime pêcher la truite. Joseph Lewis, un des hommes les plus riches de Grande-Bretagne, passe l'été austral sur ses 14 000 hectares, qui encerclent le lac Escondido. Le Belge Huber Grosse a acheté 11 000 hectares dans la province de Rio Negro, où les riches touristes viennent jouer au polo et au golf.

"La Patagonie me rappelle le Texas des années 1950", affirme Ward Lay, magnat de la pomme de terre frite et ami de George Bush, qui s'est acheté des milliers d'hectares en Patagonie et des vignobles à Mendoza (ouest). Tombé amoureux du Sud argentin et d'une Argentine, le chanteur Florent Pagny vit une partie de l'année entre ses deux estancias de la province de Chubut.

Ces nouveaux propriétaires terriens ont régulièrement des démêlés avec les communautés indigènes - les Mapuches - qui les accusent de s'être appropriés la terre de leurs ancêtres. Les habitants de la Patagonie se plaignent également de ne plus avoir un libre accès à certains lacs ou sentiers de montagnes qui se trouvent dans les propriétés privées.

D'autres provinces sont convoitées. Les acteurs Robert Duvall, Richard Gere et Matt Damon sont propriétaires de plusieurs estancias dans les provinces de Tucuman, Salta ou Jujuy (nord). De grands groupes viticoles français, espagnols et italiens se sont installés dans la province de Mendoza, aux pieds de la cordillère des Andes, qui offre des terres et un climat exceptionnels pour la culture du vin. L'hectare y vaut dix fois moins cher qu'en Californie. De grands groupes miniers, en majorité canadiens, exploitent les mines d'or et d'argent des provinces de San Juan, La Rioja et Santa Cruz. Parmi les investisseurs : Bill Gates, l'homme le plus riche de la planète.

La ruée sur la terre n'est pas exclusive des étrangers. De nouveaux riches argentins, vedettes du spectacle et du sport, mais aussi hommes politiques, constituent à leur tour une nouvelle bourgeoisie terrienne. Le joueur de basket, étoile des Spurs, Emanuel Ginobili, a investi plus de 2 millions de dollars dans des projets touristiques de grand luxe sur les côtes de Rio Negro et sur les rives du lac Correntoso, en Patagonie. Le footballeur Gabriel Batistuta, ancien buteur de la Fiorentina, est devenu un des grands propriétaires terriens de la fertile province de Santa Fe.

Selon une enquête publiée par le quotidien Clarin, neuf Argentins sur dix s'inquiètent de voir les ressources naturelles du pays entre les mains d'étrangers. Six sur dix estiment que cela porte atteinte à la souveraineté nationale.

Christine Legrand

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