mercredi 25 avril 2007

Malgré l'Eglise

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mercredi 25 avril 2007, 7h35

Mexico légalise l'avortement, malgré l'Eglise
LA MUNICIPALITÉ DE MEXICO AUTORISE L'AVORTEMENT
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MEXICO (Reuters) - Malgré les menaces de l'Eglise catholique, la municipalité de Mexico a autorisé mardi l'avortement au cours des trois premiers mois de grossesse, à la grande satisfaction des organisations féministes.

Le conseil municipal a adopté un texte proposé par la gauche par 46 voix contre 19.

Cette proposition a profondément divisé les habitants de la capitale mexicaine. Le pape Benoît XVI avait adressé la semaine dernière un courrier aux évêques mexicains, les enjoignant de s'opposer à cette mesure.

La police anti-émeutes a eu fort à faire pour maintenir mardi à bonne distance partisans et adversaires de cette proposition. Des manifestants anti-IVG diffusaient notamment des enregistrements de cris de bébés et portaient de petits cercueils blancs.

L'avortement restera illégal dans le reste du pays. Il est fort probable que les anti-IVG contestent devant la Cour suprême la décision de la mairie de Mexico.

Dans toute l'Amérique latine, l'avortement n'était jusqu'alors légal sur demande qu'à Cuba, en Guyana et à Porto Rico. Plusieurs pays autorisent toutefois sa pratique dans des circonstances particulières, comme en cas de viol ou de malformation du foetus.

"ILS SERONT EXCOMMUNIES"

L'Eglise a menacé d'excommunier les élus qui voteraient en faveur du projet de loi.

* (Elle a aussi menace de mort aux pros del avortement)

"Ils seront excommuniés. Ce n'est pas un acte de vengeance, c'est juste ce qu'il en coûte de commettre de graves péchés", a déclaré Felipe Aguirre Franco, archevêque d'Acapulco.

Lundi, l'archevêque Angelo Amato, qui est le deuxième plus haut responsable du Vatican pour les questions de doctrine, a qualifié l'avortement et l'euthanasie d'actes de "terrorisme à visage humain".

Les parlementaires ont riposté en accusant l'Eglise d'ingérence illégale dans la politique.

Catholique pratiquant, le président mexicain Felipe Calderon a évité de prendre position sur la question. Mais son épouse, Margarita Zavala, s'est exceptionnellement aventurée ce week-end dans le débat public, quand elle a ouvertement condamné l'avortement.

Les sondages montrent que les 107 millions de Mexicains, qui sont à 90% catholiques, sont partagés quant à l'avortement.

Les partisans de la légalisation de l'avortement affirment notamment que 2.000 femmes meurent chaque année au Mexique au cours d'IVG pratiquées illégalement, souvent dans de piètres conditions d'hygiène.

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